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Histoire de l'Université de l'Ontario français
Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Universit%C3%A9_de_l%27Ontario_fran%C3%A7ais
Le 14 décembre 2017, le gouvernement libéral de la première ministre ontarienne, Kathleen Wynne adopte le projet de loi 177 sur la création de la toute première université de langue française dans la province canadienne de l'Ontario3. Le but de cette université étant d'offrir un enseignement supérieur entièrement en français pour les 600 0004 à 700 0005 Franco-ontariens et Franco-ontariennes.
À la suite de l'élection du gouvernement conservateur de Doug Ford en 2018, le premier ministre ontarien soutient le projet de l'Université de l'Ontario français par voie de communiqué le 23 juillet 20186. Quatre mois plus tard, le 15 novembre 2018, Doug Ford annonce l'annulation du projet de l'Université de l'Ontario français7. Le 22 janvier 2020, les gouvernements de l'Ontario et du Canada, au niveau fédéral, signent une entente de financement de 128 millions de dollars canadiens qui assure la création de l'université8.
L'université prévoit accueillir environ 300 étudiants et étudiantes en automne 20219.
Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Universit%C3%A9_de_l%27Ontario_fran%C3%A7ais
Le 14 décembre 2017, le gouvernement libéral de la première ministre ontarienne, Kathleen Wynne adopte le projet de loi 177 sur la création de la toute première université de langue française dans la province canadienne de l'Ontario3. Le but de cette université étant d'offrir un enseignement supérieur entièrement en français pour les 600 0004 à 700 0005 Franco-ontariens et Franco-ontariennes.
À la suite de l'élection du gouvernement conservateur de Doug Ford en 2018, le premier ministre ontarien soutient le projet de l'Université de l'Ontario français par voie de communiqué le 23 juillet 20186. Quatre mois plus tard, le 15 novembre 2018, Doug Ford annonce l'annulation du projet de l'Université de l'Ontario français7. Le 22 janvier 2020, les gouvernements de l'Ontario et du Canada, au niveau fédéral, signent une entente de financement de 128 millions de dollars canadiens qui assure la création de l'université8.
L'université prévoit accueillir environ 300 étudiants et étudiantes en automne 20219.
Établir l’Université de l’Ontario français à Toronto a-t-il été une erreur? publié le 2 février 2021

Source : https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1767646/universite-ontario-francais-etablissement-toronto-erreur-questionnement
Un nombre de demandes d'admission famélique, et maintenant un recteur qui démissionne. Avec ces déboires qui s'accumulent, certains se demandent s'il n'aurait pas mieux valu implanter un campus à Ottawa plutôt que dans la Ville-Reine.
L'Université de l'Ontario français est-elle située au bon endroit?
Angie Bonenfant (accéder à la page de l'auteur)
Angie Bonenfant
Publié le 2 février 2021
Trois ans après la publication d’une lettre d’opinion incendiaire dans laquelle il accusait le rapport de Dyane Adam(Nouvelle fenêtre) de manquer de rigueur et de vision en ce qui concerne l’Université de l’Ontario français (UOF), le professeur en études politiques de l’Université d’Ottawa François Charbonneau persiste et signe : établir l’UOF au centre-ville de Toronto constitue une « erreur historique ».
Dans sa lettre publiée dans les jours qui ont suivi la publication dudit rapport, le professeur a soutenu que les auteurs ont non seulement fait fausse route en recommandant l’implantation de cette nouvelle université dans la Ville-Reine, mais ils ont manqué de courage politique en n’insistant pas pour que ce campus soit établi à Ottawa.
À l’époque, en coulisses, ils étaient une poignée d’éminents membres de la communauté franco-ontarienne à remettre le choix torontois en question. Toutefois, le professeur Charbonneau affirme qu’il faisait partie d’un groupe de personnes encore plus restreint qui a osé le dénoncer publiquement.
François Charbonneau, professeur à l'École d'études politiques de l'Université d'Ottawa :
Aujourd’hui, même s’il en paie le prix, dit-il, son opinion sur la question n’a pas changé. Dans les faits, les récentes révélations de Radio-Canada sur le nombre famélique de demandes d’admission reçues par l’UOF à sa première année d’opération sont une preuve supplémentaire, selon lui, qu’il avait raison.
Ils ont eu 19 demandes d’admission [en date du 17 janvier, ndlr]! Si les gens ne voient pas que c’est un échec et se disent peut-être que l’année prochaine [ça va mieux aller]... Écoutez, je n'arrive pas à comprendre ce réflexe-là , déclare-t-il, sidéré.
Ça ne s'invente pas ce chiffre-là! C’est incroyable!
François CharbonneauDepuis, le recteur André Roy a remis sa démission et les responsables de l’UOF ont fait un semi-mea culpa. On concède que la nouvelle université connaît présentement un lent départ, mais on refuse de lier les faibles résultats du recrutement à la démission du recteur.
C’est vraiment dans la norme d’une université qui démarre., a déclaré le vice-recteur aux études et à la recherche Denis Berthiaume, en entrevue à Radio-Canada. Quand on fait un examen des universités qui sont en mode ouverture, on se rend compte qu’il n’y a jamais des tonnes et des tonnes de demandes la première année, et cela, pour diverses raisons.
Selon François Charbonneau, cependant, ces piètres performances étaient hautement prévisibles .
Comment voulez-vous que ce projet-là fonctionne quand tous les éléments fondamentaux ne sont pas au rendez-vous? , questionne-t-il, remettant en question à la fois l’emplacement du campus et les programmes.
Ottawa avant TorontoCe qui était rêvé, poursuit le professeur, c’était une université de grande taille internationale offrant un nombre de programmes en français suffisamment large pour combler l’écart avec ce qui est offert en anglais.
Au lieu, soutient-il, la communauté francophone a hérité d’une petite université avec un nombre restreint de programmes dans une ville où le français, contrairement à ce qu’on laisse entendre, bat de l’aile.
François Charbonneau impute la responsabilité de cet échec aux auteurs du rapport Adam qui se sont basés sur de fausses prémisses concernant le comportement des populations francophones et immigrantes pour recommander l’établissement du campus dans la Ville-Reine.
Pour obtenir une université conforme à l’image que s’en était faite la communauté francophone de l’Ontario, il aurait fallu avoir du courage politique : scinder l’Université d’Ottawa en deux, plaide-t-il.
Cette scission aurait réglé énormément de problèmes de cette institution. On aurait pu avoir une université de grande taille avec une faculté de médecine, une faculté de droit – qu’on a déjà –, etc. et être une université sérieuse.
Une Université d’Ottawa francophone [qui pourrait déjà compter sur 14 000 étudiants qui font leurs études en français] aurait été une grosse université.
François CharbonneauUne Université d’Ottawa francophone aurait été un joueur important en mesure d’attirer des étudiants du Québec et de partout à travers le Canada, poursuit le professeur. Il évalue qu’elle aurait, à terme, entre 17 000 et 18 000 étudiants. En plus, soutient-il, elle serait déjà établie là où se trouvent les jobs bilingues.
C’était ça qu'il aurait fallu faire, si on avait du courage politique, mais tout le monde a défendu sa chasse gardée et là on se retrouve avec le problème qu’on a en ce moment, conclut-il.
Ce qui a mené au modèle torontois. Même s'il demeure convaincu de la pertinence d'un campus à Toronto, Simon Laflamme, professeur au Département de sociologie de l'Université Laurentienne, trouve le modèle actuel incomplet.
Ça aurait été mieux si on avait fermé les sections francophones des universités Laurentienne et d’Ottawa pour créer une [seule] université de langue française et qu’on avait créé trois campus (à Ottawa, Sudbury et Toronto). , soutient-il en appui aux propos de François Charbonneau.
Ça aurait dû être ça! Toutefois, rappelle-t-il, la pression et le lobbying étaient forts à l’époque pour que le campus soit créé à Toronto. C’est sûr que si vous êtes les recteurs des universités d’Ottawa et Laurentienne, votre projet n’est pas qu’on sépare votre institution en deux!
Et puis, enchaîne François Paré, professeur à la retraite de l’Université Waterloo, le gouvernement libéral de Kathleen Wynne était vraiment parti sur l’idée que ça devait être à Toronto ou rien. Tout le monde a un peu ravalé sa salive.
Moi-même, je me suis tu. Je n’ai rien dit en public, reconnaît M. Paré, qui avait des réserves sur l'emplacement et le format des programmes du modèle torontois. Personne ne voulait tuer le projet. Malheureusement, je pense que ce silence a nui au projet.
On avait peur — avec raison, car on l’a vu avec Doug Ford — que le gouvernement dise : "Bon, ils sont en train de se chicaner entre eux. C’est fini".
Même si elle ne ressemble pas à ce qu’il aurait souhaité — c’est-à-dire une université décentralisée qui gère plusieurs campus régionaux comportant chacun un centre d’excellence dans un domaine de pointe — M. Paré maintient que la création de l’UOF (Université de l'Ontario français) est une bonne idée.
Je ne pense pas aujourd’hui qu’il faille leur faire la morale, dit-il, conciliant. Mais il n’est pas trop tard pour dévier vers autre chose sans renier ce qui a été fait.
D'autres défis à l'horizon
M. Paré croit qu'il faudra porter une attention à la future clientèle de l'UOFUniversité de l’Ontario français. Qui est-elle et où se trouve-t-elle? Est-ce vraiment à Toronto? s'interroge-t-il. Les diplômés d'immersion sur lesquels on semble s'être basé pour établir l'université dans la Ville-Reine « ont des objectifs de carrière que l'UOF ne pourra pas remplir », selon lui.
Il y a un problème de marketing et de branding auprès d’une clientèle qui est beaucoup plus compliquée et divergente qu’on pense... et qu’on a cru pouvoir rassembler dans un campus à Toronto.
François ParéOttawa doit faire partie de l’équation, précise François Paré, qui prône une approche basée sur la complémentarité.
Le vice-recteur de l’UOF, Denis Berthiaume, soutient à cet égard que son équipe travaille déjà sur des partenariats avec l’Université d’Ottawa et l’Université Laurentienne dans une logique de collaboration.
Quant à la clientèle, c'est bel et bien dans le centre-sud-ouest qu'elle se trouve, dit-il. « Les jeunes qui voulaient aller à l’université [en français] devaient quitter la région pour les universités d'Ottawa ou Laurentienne. D’où le besoin d’avoir une université francophone dans ce secteur-là », plaide-t-il.
Que l’UOF n’ait pas réussi à attirer beaucoup de personnes la première année ne semble pas non plus inquiéter Simon Laflamme outre mesure. Mais s‘il n’y a personne l’année prochaine et l’année suivante, il faudra peut-être se poser des questions.
Pour le moment, l’UOF a misé sur des programmes innovateurs qui n’existent nulle part ailleurs en Ontario, précise-t-il. Même s’ils ne sont pas nombreux, il faut reconnaître que c’est un net avantage.
Maintenant, l’objectif à long terme, pense M. Laflamme, sera d’étendre les programmes (en linguistique, en sociologie, en mathématiques, etc.) de manière à ce que l’UOF draine les étudiants francophones des universités bilingues.
L’objectif ne peut pas être pour la communauté francophone d’accepter une université dans laquelle il n’y a seulement que quatre programmes et qui soit établie qu’à Toronto. Ce n’est pas possible!
(Simon Laflamme)
À n’en pas douter, François Charbonneau aimerait lui aussi que ça marche, même s’il demeure pessimiste quant à l’avenir de l’UOF, qui doit maintenant trouver un nouveau recteur. Il a encore en souvenir le lamentable échec du Collège des Grands Lacs.
Ça ne me réjouit pas du tout, mais c’est très frustrant de voir avec quelle désinvolture ce dossier-là a été réglé, s’indigne-t-il. On n’avait pas le luxe [de se tromper]. On ne pourra pas à chaque 10 ans demander une université franco-ontarienne. C’est impensable! On avait une chance de la réussir. C’était d’avoir du courage politique et on ne l’a pas eu.
À écouter :
Un nombre de demandes d'admission famélique, et maintenant un recteur qui démissionne. Avec ces déboires qui s'accumulent, certains se demandent s'il n'aurait pas mieux valu implanter un campus à Ottawa plutôt que dans la Ville-Reine.
L'Université de l'Ontario français est-elle située au bon endroit?
Angie Bonenfant (accéder à la page de l'auteur)
Angie Bonenfant
Publié le 2 février 2021
Trois ans après la publication d’une lettre d’opinion incendiaire dans laquelle il accusait le rapport de Dyane Adam(Nouvelle fenêtre) de manquer de rigueur et de vision en ce qui concerne l’Université de l’Ontario français (UOF), le professeur en études politiques de l’Université d’Ottawa François Charbonneau persiste et signe : établir l’UOF au centre-ville de Toronto constitue une « erreur historique ».
Dans sa lettre publiée dans les jours qui ont suivi la publication dudit rapport, le professeur a soutenu que les auteurs ont non seulement fait fausse route en recommandant l’implantation de cette nouvelle université dans la Ville-Reine, mais ils ont manqué de courage politique en n’insistant pas pour que ce campus soit établi à Ottawa.
À l’époque, en coulisses, ils étaient une poignée d’éminents membres de la communauté franco-ontarienne à remettre le choix torontois en question. Toutefois, le professeur Charbonneau affirme qu’il faisait partie d’un groupe de personnes encore plus restreint qui a osé le dénoncer publiquement.
François Charbonneau, professeur à l'École d'études politiques de l'Université d'Ottawa :
Aujourd’hui, même s’il en paie le prix, dit-il, son opinion sur la question n’a pas changé. Dans les faits, les récentes révélations de Radio-Canada sur le nombre famélique de demandes d’admission reçues par l’UOF à sa première année d’opération sont une preuve supplémentaire, selon lui, qu’il avait raison.
Ils ont eu 19 demandes d’admission [en date du 17 janvier, ndlr]! Si les gens ne voient pas que c’est un échec et se disent peut-être que l’année prochaine [ça va mieux aller]... Écoutez, je n'arrive pas à comprendre ce réflexe-là , déclare-t-il, sidéré.
Ça ne s'invente pas ce chiffre-là! C’est incroyable!
François CharbonneauDepuis, le recteur André Roy a remis sa démission et les responsables de l’UOF ont fait un semi-mea culpa. On concède que la nouvelle université connaît présentement un lent départ, mais on refuse de lier les faibles résultats du recrutement à la démission du recteur.
C’est vraiment dans la norme d’une université qui démarre., a déclaré le vice-recteur aux études et à la recherche Denis Berthiaume, en entrevue à Radio-Canada. Quand on fait un examen des universités qui sont en mode ouverture, on se rend compte qu’il n’y a jamais des tonnes et des tonnes de demandes la première année, et cela, pour diverses raisons.
Selon François Charbonneau, cependant, ces piètres performances étaient hautement prévisibles .
Comment voulez-vous que ce projet-là fonctionne quand tous les éléments fondamentaux ne sont pas au rendez-vous? , questionne-t-il, remettant en question à la fois l’emplacement du campus et les programmes.
Ottawa avant TorontoCe qui était rêvé, poursuit le professeur, c’était une université de grande taille internationale offrant un nombre de programmes en français suffisamment large pour combler l’écart avec ce qui est offert en anglais.
Au lieu, soutient-il, la communauté francophone a hérité d’une petite université avec un nombre restreint de programmes dans une ville où le français, contrairement à ce qu’on laisse entendre, bat de l’aile.
François Charbonneau impute la responsabilité de cet échec aux auteurs du rapport Adam qui se sont basés sur de fausses prémisses concernant le comportement des populations francophones et immigrantes pour recommander l’établissement du campus dans la Ville-Reine.
Pour obtenir une université conforme à l’image que s’en était faite la communauté francophone de l’Ontario, il aurait fallu avoir du courage politique : scinder l’Université d’Ottawa en deux, plaide-t-il.
Cette scission aurait réglé énormément de problèmes de cette institution. On aurait pu avoir une université de grande taille avec une faculté de médecine, une faculté de droit – qu’on a déjà –, etc. et être une université sérieuse.
Une Université d’Ottawa francophone [qui pourrait déjà compter sur 14 000 étudiants qui font leurs études en français] aurait été une grosse université.
François CharbonneauUne Université d’Ottawa francophone aurait été un joueur important en mesure d’attirer des étudiants du Québec et de partout à travers le Canada, poursuit le professeur. Il évalue qu’elle aurait, à terme, entre 17 000 et 18 000 étudiants. En plus, soutient-il, elle serait déjà établie là où se trouvent les jobs bilingues.
C’était ça qu'il aurait fallu faire, si on avait du courage politique, mais tout le monde a défendu sa chasse gardée et là on se retrouve avec le problème qu’on a en ce moment, conclut-il.
Ce qui a mené au modèle torontois. Même s'il demeure convaincu de la pertinence d'un campus à Toronto, Simon Laflamme, professeur au Département de sociologie de l'Université Laurentienne, trouve le modèle actuel incomplet.
Ça aurait été mieux si on avait fermé les sections francophones des universités Laurentienne et d’Ottawa pour créer une [seule] université de langue française et qu’on avait créé trois campus (à Ottawa, Sudbury et Toronto). , soutient-il en appui aux propos de François Charbonneau.
Ça aurait dû être ça! Toutefois, rappelle-t-il, la pression et le lobbying étaient forts à l’époque pour que le campus soit créé à Toronto. C’est sûr que si vous êtes les recteurs des universités d’Ottawa et Laurentienne, votre projet n’est pas qu’on sépare votre institution en deux!
Et puis, enchaîne François Paré, professeur à la retraite de l’Université Waterloo, le gouvernement libéral de Kathleen Wynne était vraiment parti sur l’idée que ça devait être à Toronto ou rien. Tout le monde a un peu ravalé sa salive.
Moi-même, je me suis tu. Je n’ai rien dit en public, reconnaît M. Paré, qui avait des réserves sur l'emplacement et le format des programmes du modèle torontois. Personne ne voulait tuer le projet. Malheureusement, je pense que ce silence a nui au projet.
On avait peur — avec raison, car on l’a vu avec Doug Ford — que le gouvernement dise : "Bon, ils sont en train de se chicaner entre eux. C’est fini".
Même si elle ne ressemble pas à ce qu’il aurait souhaité — c’est-à-dire une université décentralisée qui gère plusieurs campus régionaux comportant chacun un centre d’excellence dans un domaine de pointe — M. Paré maintient que la création de l’UOF (Université de l'Ontario français) est une bonne idée.
Je ne pense pas aujourd’hui qu’il faille leur faire la morale, dit-il, conciliant. Mais il n’est pas trop tard pour dévier vers autre chose sans renier ce qui a été fait.
D'autres défis à l'horizon
M. Paré croit qu'il faudra porter une attention à la future clientèle de l'UOFUniversité de l’Ontario français. Qui est-elle et où se trouve-t-elle? Est-ce vraiment à Toronto? s'interroge-t-il. Les diplômés d'immersion sur lesquels on semble s'être basé pour établir l'université dans la Ville-Reine « ont des objectifs de carrière que l'UOF ne pourra pas remplir », selon lui.
Il y a un problème de marketing et de branding auprès d’une clientèle qui est beaucoup plus compliquée et divergente qu’on pense... et qu’on a cru pouvoir rassembler dans un campus à Toronto.
François ParéOttawa doit faire partie de l’équation, précise François Paré, qui prône une approche basée sur la complémentarité.
Le vice-recteur de l’UOF, Denis Berthiaume, soutient à cet égard que son équipe travaille déjà sur des partenariats avec l’Université d’Ottawa et l’Université Laurentienne dans une logique de collaboration.
Quant à la clientèle, c'est bel et bien dans le centre-sud-ouest qu'elle se trouve, dit-il. « Les jeunes qui voulaient aller à l’université [en français] devaient quitter la région pour les universités d'Ottawa ou Laurentienne. D’où le besoin d’avoir une université francophone dans ce secteur-là », plaide-t-il.
Que l’UOF n’ait pas réussi à attirer beaucoup de personnes la première année ne semble pas non plus inquiéter Simon Laflamme outre mesure. Mais s‘il n’y a personne l’année prochaine et l’année suivante, il faudra peut-être se poser des questions.
Pour le moment, l’UOF a misé sur des programmes innovateurs qui n’existent nulle part ailleurs en Ontario, précise-t-il. Même s’ils ne sont pas nombreux, il faut reconnaître que c’est un net avantage.
Maintenant, l’objectif à long terme, pense M. Laflamme, sera d’étendre les programmes (en linguistique, en sociologie, en mathématiques, etc.) de manière à ce que l’UOF draine les étudiants francophones des universités bilingues.
L’objectif ne peut pas être pour la communauté francophone d’accepter une université dans laquelle il n’y a seulement que quatre programmes et qui soit établie qu’à Toronto. Ce n’est pas possible!
(Simon Laflamme)
À n’en pas douter, François Charbonneau aimerait lui aussi que ça marche, même s’il demeure pessimiste quant à l’avenir de l’UOF, qui doit maintenant trouver un nouveau recteur. Il a encore en souvenir le lamentable échec du Collège des Grands Lacs.
Ça ne me réjouit pas du tout, mais c’est très frustrant de voir avec quelle désinvolture ce dossier-là a été réglé, s’indigne-t-il. On n’avait pas le luxe [de se tromper]. On ne pourra pas à chaque 10 ans demander une université franco-ontarienne. C’est impensable! On avait une chance de la réussir. C’était d’avoir du courage politique et on ne l’a pas eu.
À écouter :
https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1753569/manifestations-ontario-jeudi-noir-resistance-1er-decembre?cid=rg_il-reg_txt_inf_infolettre-matinale_ontario-2020-12-02_0 Que reste-t-il des manifestations de la « résistance » en Ontario? Charlotte Mondoux-Fournier
Publié le 1 décembre 2020
Le 1er décembre 2018, des milliers de Franco-Ontariens ont manifesté devant les bureaux de leurs députés locaux et devant Queen's Park pour dénoncer les compressions du gouvernement Ford dans les services en français. Deux ans plus tard, que faut-il retenir de ce mouvement de masse?
Michel Pagé du Regroupement de la résistance de Nipissing garde encore de vifs souvenirs des manifestations qui ont rallié plus de 13 500 personnes le 1er décembre.
Il en avait d'ailleurs organisé une devant le bureau du ministre des Finances, Vic Fedeli, à North Bay.
Vous savez quand il y a un beau moment et qu’on a un frisson? Je peux vous dire que j’ai eu un frisson pendant cinq heures de temps.
Michel PagéOn s’attendait à 200 manifestants, on en a eu 800, estime-t-il. On a manqué de spaghetti, mais c’était un beau problème à avoir.
Michel Pagé avait organisé une manifestation devant le bureau du ministre des Finances, Vic Fedeli, à Nipissing le 1er décembre.
PHOTO : RADIO-CANADA / CRÉDIT : JOËL DUCHARME
Selon lui, les Ontariens savent se retrousser les manches lorsqu'il le faut.
Je pense que les Franco-Ontariens, on a toujours été là quand ça a compté. Lorsqu'on attaque nos droits et qu’on voit un recul de nos acquis, les gens sont là, affirme-t-il.
Quel impact?Dans les mois suivant les manifestations, le gouvernement Ford a rétabli le projet d’Université de l’Ontario français (UOF).
Michel Pagé estime que ces protestations ont réveillé les esprits du gouvernement Ford.
Je suis convaincu que les manifestations ont été la raison pour laquelle l’UOFUniversité de l’Ontario français est revenue sur le tapis, affirme-t-il. Je ne pense pas que c’était dans les plans de ramener ce projet-là.
L’illustrateur Marc Keelan-Bishop partage cette opinion. Celui-ci reconnaît que la province en fait davantage pour les Franco-Ontariens depuis ces manifestations.
On avait une grande voix et ils ne veulent pas qu’on l’utilise trop, alors ils nous font des petits cadeaux.
Marc Keelan-Bishop
L'illustrateur Marc Keelan-Bishop est à l’origine d’un grand nombre d’images partagées pour promouvoir la résistance franco-ontarienne.
PHOTO : MARCKEELANBISHOP.COM
M. Keelan-Bishop déplore cependant que l’UOF UOFsoit toujours sous-financée par rapport aux universités anglophones du Québec.
Il ajoute aussi que le Commissariat aux services en français a perdu son indépendance en tombant sous l’égide de l'ombudsman Paul Dubé en mai 2019.
Même s'il reconnaît qu'il y a encore du pain sur la planche, M. Keelan-Bishop choisit de rester optimiste.
C’est loin d’être fini, mais [la résistance] c’est un outil super important qui nous a aidés à grandir.
Mark Keelan-BishopÀ lire aussi :Une année mouvementée pour les Franco-Ontariens
Une reconnaissance pancanadienneLe plus grand legs des manifestations, selon plusieurs, reste la visibilité et la reconnaissance permises dans le cadre de ces manifestations monstres.
Je crois que ça a été un rappel à la communauté francophone que nous sommes toujours là, affirme M. Pagé.
Lorsque les Franco-Ontariens manifestaient aux quatre coins de la province, ils ont été imités par d’autres francophones ailleurs au pays, qui se sont ralliés à leur cause.
Bien après les manifestations, une délégation de 150 Franco-Ontariens a également été invitée au défilé de la Saint-Jean à Montréal pour la première fois dans l’histoire.
On a eu une chance et une audience qu’on n’a pas d’habitude, souligne M. Keelan-Bishop qui a pris part au défilé.
Les gens qui nous ont vus vont se souvenir de nous, et ça, c’est super important à long terme!
Marc Keelan-BishopDes jeunes plus sensibles aux enjeux francophonesLes manifestations du 1er décembre ont aussi rappelé aux jeunes Franco-Ontariens qu’ils ne doivent pas s’asseoir sur leurs acquis, croit Mélina Leroux, directrice générale de la Fédération de la jeunesse franco-ontarienne (FESFOFédération de la jeunesse franco-ontarienne).
Elle explique que, pour la première fois, ces jeunes ont vécu de près une situation similaire au Règlement 17 et à la bataille Montfort, qu’ils étudient normalement dans les livres d’école.
C’est dommage qu’en 2018 il faille encore se battre pour des services en français, dit-elle. Mais ça leur a fait comprendre que la lutte n'est pas terminée.
Ça a rallumé une flamme qui n’était peut-être pas présente pour eux.
Mélina Leroux, directrice générale de la FESFO
Fiona Anderson, une élève de 9e année à Kapuskasing au moment des manifestations, abonde dans le même sens.
Je ne pensais pas que je devrais un jour me battre pour préserver ma langue, dit-elle. Je pensais qu’on avait gagné cette bataille il y a longtemps.
Elle ajoute que l'événement a eu un effet particulièrement unificateur dans son école.
Au secondaire, les élèves sont trop cool pour parler en français dans leurs écoles, mais à ce moment-là tout le monde était fier de s’afficher comme Franco-Ontarien.
Fiona Anderson, élève du secondaire
Jessica Swizawski, âgée de 16 ans, qui était élève au secondaire à Windsor au moment des manifestations, a également trouvé cet événement particulièrement marquant.
Je me suis rendu compte que c’est un privilège d'avoir accès à une éducation francophone dans une région où le français est une langue minoritaire, dit-elle.
J'ai trouvé que c'était important d'avoir une voix et d'être présente pour montrer que les jeunes ont intérêt à préserver notre langue.
Jessica Swizawski, étudiante à l'Université d'OttawaAprès cet événement, Jessica Swizawski a d’ailleurs décidé de poursuivre ses études dans la langue de Molière, à l’Université d’Ottawa, afin de préserver son français.
Michel Pagé du Regroupement de la résistance de Nipissing garde encore de vifs souvenirs des manifestations qui ont rallié plus de 13 500 personnes le 1er décembre.
Il en avait d'ailleurs organisé une devant le bureau du ministre des Finances, Vic Fedeli, à North Bay.
Vous savez quand il y a un beau moment et qu’on a un frisson? Je peux vous dire que j’ai eu un frisson pendant cinq heures de temps.
Michel PagéOn s’attendait à 200 manifestants, on en a eu 800, estime-t-il. On a manqué de spaghetti, mais c’était un beau problème à avoir.
Michel Pagé avait organisé une manifestation devant le bureau du ministre des Finances, Vic Fedeli, à Nipissing le 1er décembre.
PHOTO : RADIO-CANADA / CRÉDIT : JOËL DUCHARME
Selon lui, les Ontariens savent se retrousser les manches lorsqu'il le faut.
Je pense que les Franco-Ontariens, on a toujours été là quand ça a compté. Lorsqu'on attaque nos droits et qu’on voit un recul de nos acquis, les gens sont là, affirme-t-il.
Quel impact?Dans les mois suivant les manifestations, le gouvernement Ford a rétabli le projet d’Université de l’Ontario français (UOF).
Michel Pagé estime que ces protestations ont réveillé les esprits du gouvernement Ford.
Je suis convaincu que les manifestations ont été la raison pour laquelle l’UOFUniversité de l’Ontario français est revenue sur le tapis, affirme-t-il. Je ne pense pas que c’était dans les plans de ramener ce projet-là.
L’illustrateur Marc Keelan-Bishop partage cette opinion. Celui-ci reconnaît que la province en fait davantage pour les Franco-Ontariens depuis ces manifestations.
On avait une grande voix et ils ne veulent pas qu’on l’utilise trop, alors ils nous font des petits cadeaux.
Marc Keelan-Bishop
L'illustrateur Marc Keelan-Bishop est à l’origine d’un grand nombre d’images partagées pour promouvoir la résistance franco-ontarienne.
PHOTO : MARCKEELANBISHOP.COM
M. Keelan-Bishop déplore cependant que l’UOF UOFsoit toujours sous-financée par rapport aux universités anglophones du Québec.
Il ajoute aussi que le Commissariat aux services en français a perdu son indépendance en tombant sous l’égide de l'ombudsman Paul Dubé en mai 2019.
Même s'il reconnaît qu'il y a encore du pain sur la planche, M. Keelan-Bishop choisit de rester optimiste.
C’est loin d’être fini, mais [la résistance] c’est un outil super important qui nous a aidés à grandir.
Mark Keelan-BishopÀ lire aussi :Une année mouvementée pour les Franco-Ontariens
Une reconnaissance pancanadienneLe plus grand legs des manifestations, selon plusieurs, reste la visibilité et la reconnaissance permises dans le cadre de ces manifestations monstres.
Je crois que ça a été un rappel à la communauté francophone que nous sommes toujours là, affirme M. Pagé.
Lorsque les Franco-Ontariens manifestaient aux quatre coins de la province, ils ont été imités par d’autres francophones ailleurs au pays, qui se sont ralliés à leur cause.
Bien après les manifestations, une délégation de 150 Franco-Ontariens a également été invitée au défilé de la Saint-Jean à Montréal pour la première fois dans l’histoire.
On a eu une chance et une audience qu’on n’a pas d’habitude, souligne M. Keelan-Bishop qui a pris part au défilé.
Les gens qui nous ont vus vont se souvenir de nous, et ça, c’est super important à long terme!
Marc Keelan-BishopDes jeunes plus sensibles aux enjeux francophonesLes manifestations du 1er décembre ont aussi rappelé aux jeunes Franco-Ontariens qu’ils ne doivent pas s’asseoir sur leurs acquis, croit Mélina Leroux, directrice générale de la Fédération de la jeunesse franco-ontarienne (FESFOFédération de la jeunesse franco-ontarienne).
Elle explique que, pour la première fois, ces jeunes ont vécu de près une situation similaire au Règlement 17 et à la bataille Montfort, qu’ils étudient normalement dans les livres d’école.
C’est dommage qu’en 2018 il faille encore se battre pour des services en français, dit-elle. Mais ça leur a fait comprendre que la lutte n'est pas terminée.
Ça a rallumé une flamme qui n’était peut-être pas présente pour eux.
Mélina Leroux, directrice générale de la FESFO
Fiona Anderson, une élève de 9e année à Kapuskasing au moment des manifestations, abonde dans le même sens.
Je ne pensais pas que je devrais un jour me battre pour préserver ma langue, dit-elle. Je pensais qu’on avait gagné cette bataille il y a longtemps.
Elle ajoute que l'événement a eu un effet particulièrement unificateur dans son école.
Au secondaire, les élèves sont trop cool pour parler en français dans leurs écoles, mais à ce moment-là tout le monde était fier de s’afficher comme Franco-Ontarien.
Fiona Anderson, élève du secondaire
Jessica Swizawski, âgée de 16 ans, qui était élève au secondaire à Windsor au moment des manifestations, a également trouvé cet événement particulièrement marquant.
Je me suis rendu compte que c’est un privilège d'avoir accès à une éducation francophone dans une région où le français est une langue minoritaire, dit-elle.
J'ai trouvé que c'était important d'avoir une voix et d'être présente pour montrer que les jeunes ont intérêt à préserver notre langue.
Jessica Swizawski, étudiante à l'Université d'OttawaAprès cet événement, Jessica Swizawski a d’ailleurs décidé de poursuivre ses études dans la langue de Molière, à l’Université d’Ottawa, afin de préserver son français.
La première université francophone de l’Ontario ouvrira ses portes à l’automne 2021
Source : https://www.cicnews.com/2020/01/la-premiere-universite-francophone-de-lontario-ouvrira-ses-portes-a-lautomne-2021-0113609.html#gs.tg2b3k
Le campus situé au centre-ville de Toronto offrira des programmes menant à des carrières qui répondent aux besoins en main-d’œuvre de l’OntarioCIC News
Published on January 24th, 2020 at 03:16am ESTUpdated on February 21st, 2020 at 10:38am EST
La première université de langue française de l’Ontario, qui ouvrira ses portes en septembre 2021 à Toronto, invite les étudiants étrangers à prendre place dans les salles de classe et les travailleurs qualifiés à se joindre au personnel.
L’Université de L’Ontario français (L’UOF) offrira des programmes dans les domaines de la pluralité humaine, de l’économie mondialisée, des environnements urbains et des cultures numériques. Des programmes en gestion, en communication, en travail social, en droit et en psychologie devraient également être lancés l’automne prochain avec l’aide d’institutions partenaires.
« Nous travaillons avec le gouvernement provincial pour nous assurer que les programmes aident l’Ontario et Toronto à former une main-d’œuvre adéquate dans plusieurs domaines où nous n’avons pas assez de personnes spécialisées et dûment formées », a déclaré le vice-recteur au développement des programmes et des savoirs, Jason Luckerhoff, à CIC News.
L’administration travaille actuellement à la création de partenariats avec des institutions en Afrique, en Asie et en Europe, dans l’espoir d’attirer des étudiants étrangers.
Une fois finalisés, ces partenariats permettraient aux étudiants de recevoir des crédits qui seraient reconnus à la fois par l’Université de l’Ontario français et par l’établissement affilié.
Le campus situé au centre-ville de Toronto offrira des programmes menant à des carrières qui répondent aux besoins en main-d’œuvre de l’OntarioCIC News
Published on January 24th, 2020 at 03:16am ESTUpdated on February 21st, 2020 at 10:38am EST
La première université de langue française de l’Ontario, qui ouvrira ses portes en septembre 2021 à Toronto, invite les étudiants étrangers à prendre place dans les salles de classe et les travailleurs qualifiés à se joindre au personnel.
L’Université de L’Ontario français (L’UOF) offrira des programmes dans les domaines de la pluralité humaine, de l’économie mondialisée, des environnements urbains et des cultures numériques. Des programmes en gestion, en communication, en travail social, en droit et en psychologie devraient également être lancés l’automne prochain avec l’aide d’institutions partenaires.
« Nous travaillons avec le gouvernement provincial pour nous assurer que les programmes aident l’Ontario et Toronto à former une main-d’œuvre adéquate dans plusieurs domaines où nous n’avons pas assez de personnes spécialisées et dûment formées », a déclaré le vice-recteur au développement des programmes et des savoirs, Jason Luckerhoff, à CIC News.
L’administration travaille actuellement à la création de partenariats avec des institutions en Afrique, en Asie et en Europe, dans l’espoir d’attirer des étudiants étrangers.
Une fois finalisés, ces partenariats permettraient aux étudiants de recevoir des crédits qui seraient reconnus à la fois par l’Université de l’Ontario français et par l’établissement affilié.
#FRANCOPHONIE, #ONTARIO Baisse des droits de scolarité: un impact certain pour les francophones PUBLIÉ LE 17 JANVIER 2019
Référence: https://onfr.tfo.org/baisse-des-droits-de-scolarite-un-impact-certain-pour-les-francophones/?fbclid=IwAR2hjO_txE8iVtnA4-p92TGXgqf3pvGfIDDEsCWtLe9yyoNcZv-DstgX4-k
TORONTO – Les institutions scolaires francophones font la grimace après l’annonce gouvernementale de ce mercredi d’une baisse des droits de scolarité. À partir de la rentrée 2019/2020, les étudiants devraient dépenser 10 % de moins pour étudier dans les collèges ou universités. Un manque à gagner important pour ces pôles d’éducation.
SÉBASTIEN PIERROZ
spierroz@tfo.org | @sebpierroz
«De prime abord, ces frais de scolarité représentent deux millions de dollars pour notre collège», laisse entendre Pascale Montiminy, gestionnaire des communications pour La Cité. «Cela nous étonne, car les frais de scolarité ne sont pas nécessairement un enjeu dont on entend parler souvent. L’impact est un risque pour la formation d’une main d’œuvre qualifiée qui peut répondre au marché du travail.»
À savoir la part de ces frais de scolarité dans le budget de La Cité, Mme Montiminy s’en tient aux chiffres. «Les frais de scolarité constituent environ 18 % des revenus du collège et les subventions 57 %. Les autres revenus proviennent de contrats et autres.»
D’après nos informations, ces mêmes frais de scolarité représenteraient environ la moitié des revenus des universités.
Si La Cité affirme qu’il est encore «prématuré» de faire des spéculations, il y aura peut-être, selon elle, «des décisions difficiles à prendre par rapport aux programmes et aux services».
Le Collège Boréal reste de son côté un peu plus prudent dans ses déclarations. Mais l’institution francophone sudburoise admet que l’impact sera évident. «Les frais de scolarité représentent environ 2 600 $ par étudiant», explique le président Daniel Giroux. «Ça peut représenter trois à cinq millions de dollars par an pour nous, dépendamment des inscriptions.»
Des interrogations sur les détails de l’annoncePour les deux collèges, le flou persiste quant à la nature de cette baisse des droits de scolarité, de même pour les droits accessoires qui représentent l’argent dépensé par un étudiant pour s’inscrire à un cours ou à un programme d’études ou pour le terminer. «Le détail qui manque, c’est le détail de la baisse du 10 %, les frais auxiliaires et les droits accessoires», précise M. Giroux.
À l’heure de mettre ces informations sous presse, #ONfr a tenté de rejoindre plusieurs universités. À commencer par celle de Hearst dont la réaction n’est pas encore publique. L’Université Laurentienne a affirmé qu’elle n’accorderait pas d’entrevue sur le sujet.
«Les frais de scolarité en Ontario peuvent atteindre jusqu’à 2 000 $ par année et, trop souvent, obligent les étudiants à payer pour des services qu’ils n’utilisent pas et pour des organisations dont ils ne soutiennent pas les activités», a déclaré la ministre de la Formation et des Collèges et Universités, Merrilee Fullerton, lors de l’annonce. «Nous veillerons à ce que les étudiants bénéficient de la transparence et de la liberté de choix en ce qui concerne les services des campus et les organisations qui ont accès à leur argent.»
Le cas des bourses étudiantesLe gouvernement progressiste-conservateur semble ouvrir la voie à moins de bourses scolaires. «Au lieu d’utiliser le Régime d’aide financière aux étudiantes et étudiants de l’Ontario (RAFEO) pour subventionner indirectement les futures séries de hausses des droits de scolarité, nous concentrerons nos ressources sur les familles qui en ont le plus besoin», peut-on lire dans le communiqué
La vérificatrice générale de l’Ontario, Bonnie Lysyk, avaient constaté récemment la hausse des bourses non remboursables accordées aux étudiants. Le soutien financier dans le cadre du RAEFO aurait été élargi au début de l’année scolaire 2017-2018 de 25 %.
Du côté du Regroupement étudiant franco-ontarien (RÉFO), la décision du gouvernement provoque beaucoup de questions. «Nous, évidemment, on pourrait être content, mais lorsqu’on regarde ce que le gouvernement veut dire, on enlève plein de bourses du RAEFO, pour des prêts. Moins d’étudiants seront donc admissibles. On enlève plus que l’on ajoute aux étudiants», croit la co-présidente Marie-Pierre Héroux, interrogée par #ONfr.
L’organisme porte-parole des étudiants francophones en Ontario craint également une perte directe pour les francophones. «Les étudiants francophones doivent souvent déménager plus loin de la maison que les étudiants anglophones pour étudier. Ils ont souvent besoin de bourses. On est aussi inquiet de voir la répercussion sur l’offre des cours en français. On ne veut pas qu’il y ait des cours et des programmes supprimés. S’ils (les universités et collèges) doivent couper, l’offre des cours en français est toujours plus facile à couper du fait du manque d’étudiants.»
SÉBASTIEN PIERROZ
spierroz@tfo.org | @sebpierroz
«De prime abord, ces frais de scolarité représentent deux millions de dollars pour notre collège», laisse entendre Pascale Montiminy, gestionnaire des communications pour La Cité. «Cela nous étonne, car les frais de scolarité ne sont pas nécessairement un enjeu dont on entend parler souvent. L’impact est un risque pour la formation d’une main d’œuvre qualifiée qui peut répondre au marché du travail.»
À savoir la part de ces frais de scolarité dans le budget de La Cité, Mme Montiminy s’en tient aux chiffres. «Les frais de scolarité constituent environ 18 % des revenus du collège et les subventions 57 %. Les autres revenus proviennent de contrats et autres.»
D’après nos informations, ces mêmes frais de scolarité représenteraient environ la moitié des revenus des universités.
Si La Cité affirme qu’il est encore «prématuré» de faire des spéculations, il y aura peut-être, selon elle, «des décisions difficiles à prendre par rapport aux programmes et aux services».
Le Collège Boréal reste de son côté un peu plus prudent dans ses déclarations. Mais l’institution francophone sudburoise admet que l’impact sera évident. «Les frais de scolarité représentent environ 2 600 $ par étudiant», explique le président Daniel Giroux. «Ça peut représenter trois à cinq millions de dollars par an pour nous, dépendamment des inscriptions.»
Des interrogations sur les détails de l’annoncePour les deux collèges, le flou persiste quant à la nature de cette baisse des droits de scolarité, de même pour les droits accessoires qui représentent l’argent dépensé par un étudiant pour s’inscrire à un cours ou à un programme d’études ou pour le terminer. «Le détail qui manque, c’est le détail de la baisse du 10 %, les frais auxiliaires et les droits accessoires», précise M. Giroux.
À l’heure de mettre ces informations sous presse, #ONfr a tenté de rejoindre plusieurs universités. À commencer par celle de Hearst dont la réaction n’est pas encore publique. L’Université Laurentienne a affirmé qu’elle n’accorderait pas d’entrevue sur le sujet.
«Les frais de scolarité en Ontario peuvent atteindre jusqu’à 2 000 $ par année et, trop souvent, obligent les étudiants à payer pour des services qu’ils n’utilisent pas et pour des organisations dont ils ne soutiennent pas les activités», a déclaré la ministre de la Formation et des Collèges et Universités, Merrilee Fullerton, lors de l’annonce. «Nous veillerons à ce que les étudiants bénéficient de la transparence et de la liberté de choix en ce qui concerne les services des campus et les organisations qui ont accès à leur argent.»
Le cas des bourses étudiantesLe gouvernement progressiste-conservateur semble ouvrir la voie à moins de bourses scolaires. «Au lieu d’utiliser le Régime d’aide financière aux étudiantes et étudiants de l’Ontario (RAFEO) pour subventionner indirectement les futures séries de hausses des droits de scolarité, nous concentrerons nos ressources sur les familles qui en ont le plus besoin», peut-on lire dans le communiqué
La vérificatrice générale de l’Ontario, Bonnie Lysyk, avaient constaté récemment la hausse des bourses non remboursables accordées aux étudiants. Le soutien financier dans le cadre du RAEFO aurait été élargi au début de l’année scolaire 2017-2018 de 25 %.
Du côté du Regroupement étudiant franco-ontarien (RÉFO), la décision du gouvernement provoque beaucoup de questions. «Nous, évidemment, on pourrait être content, mais lorsqu’on regarde ce que le gouvernement veut dire, on enlève plein de bourses du RAEFO, pour des prêts. Moins d’étudiants seront donc admissibles. On enlève plus que l’on ajoute aux étudiants», croit la co-présidente Marie-Pierre Héroux, interrogée par #ONfr.
L’organisme porte-parole des étudiants francophones en Ontario craint également une perte directe pour les francophones. «Les étudiants francophones doivent souvent déménager plus loin de la maison que les étudiants anglophones pour étudier. Ils ont souvent besoin de bourses. On est aussi inquiet de voir la répercussion sur l’offre des cours en français. On ne veut pas qu’il y ait des cours et des programmes supprimés. S’ils (les universités et collèges) doivent couper, l’offre des cours en français est toujours plus facile à couper du fait du manque d’étudiants.»
#CANADA, #FRANCOPHONIE, #ONTARIO
Ces dates qu’il faudra surveiller en 2019 PUBLIÉ LE 2 JANVIER 2019
Référence: https://onfr.tfo.org/ces-dates-quil-faudra-surveiller-en-2019/
2018 tout juste terminée, les Franco-Ontariens ont maintenant les yeux tournés vers la nouvelle année. Mais qu’est-ce qui attend vraiment Franco-Ontariens, et par ricochet les francophones, durant les 12 prochains mois? #ONfr fait le tour des quelques dates à surveiller.
SÉBASTIEN PIERROZ
spierroz@tfo.org | @sebpierroz
Mardi 15 janvier. Le dernier jour pour l’Université de l’Ontario françaisSelon l’énoncé économique dévoilé mi-novembre, le 15 janvier marque bel et bien le dernier jour possible pour le financement de l’Université de l’Ontario français (UOF). Il est donc minuit moins une si la bâtisse veut encore avoir une chance d’ouvrir ses portes en 2020.
Théoriquement, le gouvernement fédéral peut très bien proposer de financer l’établissement. Mais pour le moment, les deux camps ne cessent de se renvoyer la balle, Ottawa se disant prêt à financer… si seulement l’Ontario le demande. La présidente du Conseil de gouvernance de l’UOF, Dyane Adam, a toutefois déclaré que cette date du 15 janvier pourrait être plus flexible que prévue.
Jeudi 21 février. Quelle teneur pour le gala du prix Bernard-Grandmaître?Il y eut des années où le gala du prix Bernard-Grandmaître n’était qu’une soirée de célébrations faite de cordialités et d’amabilités. En raison de la crise linguistique, la teneur risque d’être quelque peu différente cette année. Discours enflammés? Réquisitoire contre Doug Ford? Il faudra voir à quel point la politique s’invitera dans cet événement.
Il en sera de même pour l’autre grand rassemblement, le Banquet de la Francophonie de Prescott et Russell au mois de mars. D’autant que la députée Amanda Simard, auréolée d’un statut de «Jeanne d’Arc» pour certains depuis son départ du Parti progressiste-conservateur, y sera certainement présente.
Dans un autre registre, l’AGA du Regroupement étudiant franco-ontarien (RÉFO), généralement en mars, et les 26e Jeux franco-ontariens, à Hanmer, dans le Grand Sudbury, seront également à surveiller à la loupe du fait du contexte politique.
Mercredi 1er mai. Jour limite pour le poste de François BoileauEn théorie, le commissaire aux services en français devra quitter ses fonctions avant cette date. C’est en tout cas ce qu’avait indiqué le gouvernement progressiste-conservateur lors de l’annonce de la suppression du poste de François Boileau, le 15 novembre dernier.
Mais la date reste aussi hypothétique que symbolique. Tout indique que la seconde proposition émise par Doug Ford, à savoir un poste dépendant de l’ombudsman, sera à prendre ou à laisser. M. Boileau a déjà manifesté son désintérêt pour cette alternative. À moins d’une solution politique à la crise linguistique, il y a donc fort à parier que M. Boileau ne sera plus commissaire aux services en français en date du 1er mai.
Avant le vendredi 31 mai. Les Franco-Albertains retiennent leur souffleLa date n’est pas encore fixée, mais ça sera avant fin mai. En 2015, la néo-démocrate Rachel Notley avait surpris plus d’un observateur en s’emparant d’une province réputée traditionnellement de droite. La femme politique avait réussi à mettre fin à 43 ans d’hégémonie du Parti progressiste-conservateur dans la province.
Sauf qu’entre-temps, les conservateurs se sont refaits une santé. Dirigé maintenant par l’ancien ministre fédéral Jason Kenney, sous le nom de Parti conservateur uni, la formation caracole en tête des sondages.
Satisfaits d’un gouvernement néo-démocrate qui leur a donné une politique sur les services en français en 2017, les militants franco-albertains seront peut-être moins enclins à se jeter dans les bras de M. Kenney. La crise linguistique en Ontario apparaît aussi comme un obstacle supplémentaire.
Vendredi 7 juin. Un an après l’élection de Doug FordIl sera temps de faire un premier bilan à cette date. Le gouvernement progressiste-conservateur célébrera son premier anniversaire à la tête de l’Ontario. Le 7 juin 2018, les troupes de Doug Ford remportaient une large majorité avec un total de 76 sièges.
Bien malin qui pourra deviner alors où en sera vraiment Doug Ford dans cinq mois. Les derniers jours de l’automne ont été plutôt compliqués pour le premier ministre entre la crise linguistique, la nomination controversée et avortée du commissaire de la Police provinciale de l’Ontario, Ron Taverner, et les premières contestations au sein de son caucus.
4 septembre. Le 40e anniversaire de la crise scolaire de PenetanguisheneC’est probablement la plus célèbre des crises scolaires qui ont émaillé l’Ontario dans les années 1970. Les Franco-Ontariens de Penetanguishene célébreront le 40e anniversaire du conflit à la fin de l’été. Le 4 septembre 1979 reste sans doute la date clé lorsque les francophones ouvraient l’école secondaire de la Huronie, une école parallèle et illégale. Cette «école de la résistance» comprend alors 56 élèves de la 9e à la 13e année.
SÉBASTIEN PIERROZ
spierroz@tfo.org | @sebpierroz
Mardi 15 janvier. Le dernier jour pour l’Université de l’Ontario françaisSelon l’énoncé économique dévoilé mi-novembre, le 15 janvier marque bel et bien le dernier jour possible pour le financement de l’Université de l’Ontario français (UOF). Il est donc minuit moins une si la bâtisse veut encore avoir une chance d’ouvrir ses portes en 2020.
Théoriquement, le gouvernement fédéral peut très bien proposer de financer l’établissement. Mais pour le moment, les deux camps ne cessent de se renvoyer la balle, Ottawa se disant prêt à financer… si seulement l’Ontario le demande. La présidente du Conseil de gouvernance de l’UOF, Dyane Adam, a toutefois déclaré que cette date du 15 janvier pourrait être plus flexible que prévue.
Jeudi 21 février. Quelle teneur pour le gala du prix Bernard-Grandmaître?Il y eut des années où le gala du prix Bernard-Grandmaître n’était qu’une soirée de célébrations faite de cordialités et d’amabilités. En raison de la crise linguistique, la teneur risque d’être quelque peu différente cette année. Discours enflammés? Réquisitoire contre Doug Ford? Il faudra voir à quel point la politique s’invitera dans cet événement.
Il en sera de même pour l’autre grand rassemblement, le Banquet de la Francophonie de Prescott et Russell au mois de mars. D’autant que la députée Amanda Simard, auréolée d’un statut de «Jeanne d’Arc» pour certains depuis son départ du Parti progressiste-conservateur, y sera certainement présente.
Dans un autre registre, l’AGA du Regroupement étudiant franco-ontarien (RÉFO), généralement en mars, et les 26e Jeux franco-ontariens, à Hanmer, dans le Grand Sudbury, seront également à surveiller à la loupe du fait du contexte politique.
Mercredi 1er mai. Jour limite pour le poste de François BoileauEn théorie, le commissaire aux services en français devra quitter ses fonctions avant cette date. C’est en tout cas ce qu’avait indiqué le gouvernement progressiste-conservateur lors de l’annonce de la suppression du poste de François Boileau, le 15 novembre dernier.
Mais la date reste aussi hypothétique que symbolique. Tout indique que la seconde proposition émise par Doug Ford, à savoir un poste dépendant de l’ombudsman, sera à prendre ou à laisser. M. Boileau a déjà manifesté son désintérêt pour cette alternative. À moins d’une solution politique à la crise linguistique, il y a donc fort à parier que M. Boileau ne sera plus commissaire aux services en français en date du 1er mai.
Avant le vendredi 31 mai. Les Franco-Albertains retiennent leur souffleLa date n’est pas encore fixée, mais ça sera avant fin mai. En 2015, la néo-démocrate Rachel Notley avait surpris plus d’un observateur en s’emparant d’une province réputée traditionnellement de droite. La femme politique avait réussi à mettre fin à 43 ans d’hégémonie du Parti progressiste-conservateur dans la province.
Sauf qu’entre-temps, les conservateurs se sont refaits une santé. Dirigé maintenant par l’ancien ministre fédéral Jason Kenney, sous le nom de Parti conservateur uni, la formation caracole en tête des sondages.
Satisfaits d’un gouvernement néo-démocrate qui leur a donné une politique sur les services en français en 2017, les militants franco-albertains seront peut-être moins enclins à se jeter dans les bras de M. Kenney. La crise linguistique en Ontario apparaît aussi comme un obstacle supplémentaire.
Vendredi 7 juin. Un an après l’élection de Doug FordIl sera temps de faire un premier bilan à cette date. Le gouvernement progressiste-conservateur célébrera son premier anniversaire à la tête de l’Ontario. Le 7 juin 2018, les troupes de Doug Ford remportaient une large majorité avec un total de 76 sièges.
Bien malin qui pourra deviner alors où en sera vraiment Doug Ford dans cinq mois. Les derniers jours de l’automne ont été plutôt compliqués pour le premier ministre entre la crise linguistique, la nomination controversée et avortée du commissaire de la Police provinciale de l’Ontario, Ron Taverner, et les premières contestations au sein de son caucus.
4 septembre. Le 40e anniversaire de la crise scolaire de PenetanguisheneC’est probablement la plus célèbre des crises scolaires qui ont émaillé l’Ontario dans les années 1970. Les Franco-Ontariens de Penetanguishene célébreront le 40e anniversaire du conflit à la fin de l’été. Le 4 septembre 1979 reste sans doute la date clé lorsque les francophones ouvraient l’école secondaire de la Huronie, une école parallèle et illégale. Cette «école de la résistance» comprend alors 56 élèves de la 9e à la 13e année.
Cette création pour le moins originale est une réponse directe au blocage. Depuis 1976, le Conseil scolaire de Simcoe restait sourd aux demandes des francophones quant à la création d’une école.
Pour le moment, il n’y a pas de programme disponible sur d’éventuelles activités pour ce 40e anniversaire.
9 septembre. 50e anniversaire de la Loi sur les langues officiellesOfficiellement, c’est le 9 septembre 1969 que la Loi sur les langues officielles a été adoptée. Reste que ce 50e anniversaire sera avant tout un moment plus de réflexion que de célébration pour les francophones au Canada. Cinq décennies plus tard, la Loi reste encore mal appliquée, en témoigne les plaintes qui s’accumulent toujours sur le bureau du commissaire aux langues officielles, Raymond Theberge.
Le premier ministre, Justin Trudeau, a promis de moderniser cette loi dont la dernière version remonte à 1988. Il faudra voir si le premier ministre tient sa promesse, et si cette refonte deviendra un enjeu électoral lors des élections fédérales de l’automne.
Lundi 21 octobre. Trudeau vise une réélectionÀ l’automne prochain, le Parti libéral du Canada visera la même réussite qu’en octobre 2015. Justin Trudeau avait alors remporté une large majorité, délogeant un Stephen Harper en bout de course.
Face au conservateur Andrew Scheer et au néo-démocrate Jagmeet Singh, le chef du Parti libéral part au moins avec l’avantage de l’expérience et d’un mandat relativement calme. Reste à surveiller son attrait auprès d’un électorat franco-ontarien avec qui le gouvernement entretient une relation mitigée du fait d’un bilan plus que tiède en matière de langues officielles.
Vendredi 25 octobre. Ouverture du congrès de l’AFO à SudburyLa grande messe des organismes franco-ontariens se tiendra à Sudbury, cette année. Il n’y aura toutefois pas d’élection à la présidence de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO). Lors du dernier congrès en octobre dernier, Carol Jolin a été reconduit pour un second mandat. Mais quelques postes seront toutefois à pourvoir au sein du conseil d’administration.
Pour le moment, il n’y a pas de programme disponible sur d’éventuelles activités pour ce 40e anniversaire.
9 septembre. 50e anniversaire de la Loi sur les langues officiellesOfficiellement, c’est le 9 septembre 1969 que la Loi sur les langues officielles a été adoptée. Reste que ce 50e anniversaire sera avant tout un moment plus de réflexion que de célébration pour les francophones au Canada. Cinq décennies plus tard, la Loi reste encore mal appliquée, en témoigne les plaintes qui s’accumulent toujours sur le bureau du commissaire aux langues officielles, Raymond Theberge.
Le premier ministre, Justin Trudeau, a promis de moderniser cette loi dont la dernière version remonte à 1988. Il faudra voir si le premier ministre tient sa promesse, et si cette refonte deviendra un enjeu électoral lors des élections fédérales de l’automne.
Lundi 21 octobre. Trudeau vise une réélectionÀ l’automne prochain, le Parti libéral du Canada visera la même réussite qu’en octobre 2015. Justin Trudeau avait alors remporté une large majorité, délogeant un Stephen Harper en bout de course.
Face au conservateur Andrew Scheer et au néo-démocrate Jagmeet Singh, le chef du Parti libéral part au moins avec l’avantage de l’expérience et d’un mandat relativement calme. Reste à surveiller son attrait auprès d’un électorat franco-ontarien avec qui le gouvernement entretient une relation mitigée du fait d’un bilan plus que tiède en matière de langues officielles.
Vendredi 25 octobre. Ouverture du congrès de l’AFO à SudburyLa grande messe des organismes franco-ontariens se tiendra à Sudbury, cette année. Il n’y aura toutefois pas d’élection à la présidence de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO). Lors du dernier congrès en octobre dernier, Carol Jolin a été reconduit pour un second mandat. Mais quelques postes seront toutefois à pourvoir au sein du conseil d’administration.

Même s’il est difficile à préjuger neuf mois à l’avance du contenu de l’événement, la relation entretenue alors avec le gouvernement de Doug Ford pourrait être l’un des thèmes des trois jours d’événement.
Photo: Le président de l'Assemblée de la Francophonie de l'Ontario (AFO) Carol Jolin. Archives#PNfr
Photo: Le président de l'Assemblée de la Francophonie de l'Ontario (AFO) Carol Jolin. Archives#PNfr
Le gouvernement Ford impose des compressions de 25 millions de dollars en éducation Publié le samedi 15 décembre 2018 à 22 h 31
Mis à jour le 16 décembre 2018 à 23 h 02
Référence:https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1142220/compressions-budget-education-25-millions-gouvernement-ford-ontario
Le gouvernement provincial a annoncé en catimini, vendredi soir, qu'il amputait de 25 millions de dollars le budget des programmes d'éducation pour l'année scolaire 2018-2019.Le budget des programmes d'éducation classés dans la catégorie « autres programmes d'enseignement (APEautres programmes d'enseignement) » est passé de 425 millions de dollars l'an dernier à 400 millions cette année.
Ce budget finance des projets en appui aux élèves. Les programmes cités dans les documents du gouvernement comprennent le « programme de perfectionnement des compétences pour les élèves atteints de troubles du spectre de l'autisme », « bien-être et santé mentale à l'école » et « apprentissage par l'expérience », entre autres.
Cette annonce a été faite dans une série de courriels envoyés directement aux conseils scolaires de la province, tard vendredi soir, selon le Nouveau Parti démocratique (NPDNouveau Parti démocratique).
À lire aussi :- Compression dans les services en français : Doug Ford rappelle un jeune Franco-Ontarien pour s'expliquer
- « Honte à Doug Ford », dénonce l’ancien ministre conservateur Lawrence Cannon
La porte-parole du ministère de l'Éducation, Kayla Iafelice, a confirmé les compressions dans un courriel samedi. Bien qu’il représente moins de 1 % du financement des conseils scolaires, ce fonds représente des dépenses inutiles et excessives et a plein d'engagements non financés, pour des pertes de plusieurs millions de dollars.
"Nous avons procédé à un examen approfondi du fonds autres programmes d'enseignement (APE) afin de nous assurer qu'il correspond mieux aux besoins et aux priorités des parents, des enseignants et des élèves de l'Ontario, tout en respectant l'argent des contribuables."
Bien qu'elle confirme les compressions de 25 millions de dollars, Mme Iafelice ne précise pas quels programmes ont été touchés.
De son côté, l'opposition officielle a fait savoir son mécontentement par voie de communiqué samedi en soirée.
"Les élèves vont profondément ressentir ces compressions, a déclaré la porte-parole du NPD (Nouveau parti démocratique) en matière d'éducation, Marit Stiles. Les compressions de Doug Ford sont impitoyables et ne feront que renforcer les défis en matière d’éducation et d’apprentissage en Ontario.[Doug Ford] pensait peut-être qu'il était sournois en faisant ces coupes un vendredi soir, mais il ne pourra pas cacher la douleur et la déception ressenties par les élèves, enseignants, éducateurs et parents."
Ce budget finance des projets en appui aux élèves. Les programmes cités dans les documents du gouvernement comprennent le « programme de perfectionnement des compétences pour les élèves atteints de troubles du spectre de l'autisme », « bien-être et santé mentale à l'école » et « apprentissage par l'expérience », entre autres.
Cette annonce a été faite dans une série de courriels envoyés directement aux conseils scolaires de la province, tard vendredi soir, selon le Nouveau Parti démocratique (NPDNouveau Parti démocratique).
À lire aussi :- Compression dans les services en français : Doug Ford rappelle un jeune Franco-Ontarien pour s'expliquer
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La porte-parole du ministère de l'Éducation, Kayla Iafelice, a confirmé les compressions dans un courriel samedi. Bien qu’il représente moins de 1 % du financement des conseils scolaires, ce fonds représente des dépenses inutiles et excessives et a plein d'engagements non financés, pour des pertes de plusieurs millions de dollars.
"Nous avons procédé à un examen approfondi du fonds autres programmes d'enseignement (APE) afin de nous assurer qu'il correspond mieux aux besoins et aux priorités des parents, des enseignants et des élèves de l'Ontario, tout en respectant l'argent des contribuables."
Bien qu'elle confirme les compressions de 25 millions de dollars, Mme Iafelice ne précise pas quels programmes ont été touchés.
De son côté, l'opposition officielle a fait savoir son mécontentement par voie de communiqué samedi en soirée.
"Les élèves vont profondément ressentir ces compressions, a déclaré la porte-parole du NPD (Nouveau parti démocratique) en matière d'éducation, Marit Stiles. Les compressions de Doug Ford sont impitoyables et ne feront que renforcer les défis en matière d’éducation et d’apprentissage en Ontario.[Doug Ford] pensait peut-être qu'il était sournois en faisant ces coupes un vendredi soir, mais il ne pourra pas cacher la douleur et la déception ressenties par les élèves, enseignants, éducateurs et parents."
Des centaines de Franco-Ontariens du Nord à la journée de mobilisation Publié
Référence :le samedi 1 décembre 2018 à 13 h 05
Mise à jour le 1 décembre 2018 à 16 h 01
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Des Franco-Ontariens du Nord de la province ont manifesté samedi leur mécontentement contre les compressions du gouvernement Ford dans les services en français. Des rassemblements ont eu lieu entre autres à Sudbury, à North Bay, à Timmins, à Thunder Bay et à Kapuskasing.
Le 15 novembre, le gouvernement progressiste-conservateur a annoncé l'annulation du financement de l'Université de l'Ontario français (UOF) ansi que l'abolition du Commissariat aux services en français. La semaine suivante, le gouvernement a rétabli le poste de commissaire aux services en français, mais il sera transféré au sein du bureau de l'ombudsman de l'Ontario. Sa position sur l'UOF est restée tout de même inchangée.
L'Assemblée de la francophonie de l'Ontario (AFO) a lancé un appel à la mobilisation aux francophones pour dénoncer ces compressions.
À North Bay, près de 500 personnes, selon le comité organisateur, se sont réunies devant le bureau du ministre des Finances et député de Nipissing, Vic Fedeli.
À Sudbury, près de 700 personnes se trouvaient devant le bureau du député néodémocrate Jamie West.Il faut garder notre langue aller. Ça fait 400 ans qu'on se bat pour garder notre langue et il faut qu'on continue. C'est aujourd'hui pour demain.
Donald Fraser, résident du Grand Sudbury
Des Franco-Ontariens du Nord de la province ont manifesté samedi leur mécontentement contre les compressions du gouvernement Ford dans les services en français. Des rassemblements ont eu lieu entre autres à Sudbury, à North Bay, à Timmins, à Thunder Bay et à Kapuskasing.
Le 15 novembre, le gouvernement progressiste-conservateur a annoncé l'annulation du financement de l'Université de l'Ontario français (UOF) ansi que l'abolition du Commissariat aux services en français. La semaine suivante, le gouvernement a rétabli le poste de commissaire aux services en français, mais il sera transféré au sein du bureau de l'ombudsman de l'Ontario. Sa position sur l'UOF est restée tout de même inchangée.
L'Assemblée de la francophonie de l'Ontario (AFO) a lancé un appel à la mobilisation aux francophones pour dénoncer ces compressions.
À North Bay, près de 500 personnes, selon le comité organisateur, se sont réunies devant le bureau du ministre des Finances et député de Nipissing, Vic Fedeli.
À Sudbury, près de 700 personnes se trouvaient devant le bureau du député néodémocrate Jamie West.Il faut garder notre langue aller. Ça fait 400 ans qu'on se bat pour garder notre langue et il faut qu'on continue. C'est aujourd'hui pour demain.
Donald Fraser, résident du Grand Sudbury
#FRANCOPHONIE, #ONTARIO
Le «jeudi noir» de l’Ontario français
PUBLIÉ LE 15 NOVEMBRE 2018
Référence : https://onfr.tfo.org/le-jeudi-noir-de-lontario-francais/?fbclid=IwAR2t2cxYdYXN7TUUP1Zy9onCIyYvJ4qiDYttx_0Jkyey1rzURWTcfpbDtcY

TORONTO – Stupeur et colère prédominent chez les Franco-Ontariens, à la suite de l’annonce de l’abandon du projet de l’Université de l’Ontario français et de l’abolition du Commissariat aux services en français, ce jeudi, par le gouvernement progressiste-conservateur de Doug Ford.
BENJAMIN VACHET
bvachet@tfo.org | @BVachet
Si certains avaient annoncé la couleur à la veille du dévoilement de l’énoncé économique du gouvernement ontarien sur les médias sociaux, comme Marc Demers qui invitait les Franco-Ontariens à respirer, leur promettant qu’ils auraient «besoin de leur souffle pour crier!», personne n’imaginait vraiment l’ampleur des décisions annoncées ce jeudi.
Pour lire l'article au complet, clique le lien de référence ci-haut (en bleu)
BENJAMIN VACHET
bvachet@tfo.org | @BVachet
Si certains avaient annoncé la couleur à la veille du dévoilement de l’énoncé économique du gouvernement ontarien sur les médias sociaux, comme Marc Demers qui invitait les Franco-Ontariens à respirer, leur promettant qu’ils auraient «besoin de leur souffle pour crier!», personne n’imaginait vraiment l’ampleur des décisions annoncées ce jeudi.
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Référence: Go to link:http://www.lavoixdunord.ca/index.php/component/k2/item/4366-penurie-d-enseignants-francophones-limite-de-la-formation-et-concurrence-multiple?
Pénurie d’enseignants francophones : Limite de la formation et concurrence multiple
Écrit par Coralie Mpoyo et Julien Cayouette
mercredi, 14 février 2018 14:59
Ontario --La pénurie d’enseignants francophones a gagné le Nord de la province. Le gouvernement a commencé à mettre en place des stratégies de promotion et de recrutement, mais les intervenants en éducation soulignent que les deux années nécessaires à l’obtention du diplôme — depuis 2013 — refroidissent les ardeurs des étudiants intéressés par la profession.
« Le problème est dans tout l’Ontario maintenant. Avant c’était plus dans le Sud où la population est en croissance, mais c’est le cas aussi maintenant dans le Nord », affirme le directeur de l’éducation du Conseil scolaire public du Grand Nord de l’Ontario (CSPGNO), Marc Gauthier.
La gérante des ressources humaines et des services d’appui du Conseil scolaire catholique de district des Grandes Rivières (CSCDGR), Julie Bisson, souligne le problème persistant du recrutement, qui crée une compétition entre les conseils. « Nous avons de moins en moins d’enseignants francophones qualifiés qui sortent des facultés d’Éducation. Le manque de main-d’œuvre à plusieurs niveaux est problématique, non seulement pour notre Conseil, mais aussi pour plusieurs de nos conseils limitrophes. »
M. Gauthier confirme que la concurrence existe également entre les conseils scolaires anglophones, qui donnent des programmes d’immersion, et les Conseils scolaires francophones, car tous font appel au même bassin de finissants francophones.
« Les diplômés ont l’embarras du choix des postes. Ils choisissent les communautés où ils veulent vivre. Même à Sudbury, nous n’avons pas assez de suppléants qualifiés sur nos listes pour répondre à nos besoins. C’est ce qui fait qu’on a des difficultés pour recruter dans nos communautés rurales. Les 12 conseils scolaires de langue française font face aux mêmes défis et c’est une période critique », déclare M. Gauthier. « Nos collègues anglophones ont même dû annuler les programmes d’immersion dans certaines écoles », ajoute-t-il.
Le président de l’Association des enseignantes et enseignants franco-ontariens (AEFO), Rémi Sabourin, souligne que cette pénurie limite les capacités d’accueillir tous ceux qui pourraient fréquenter une école de langue française. « Plus de 30 000 ayants droit sont dans les écoles anglophones et, si on veut les recruter, il faut que nous ayons suffisamment d’enseignants », lance-t-il.
Stratégies de recrutement
En janvier 2018, les ministères de l’Éducation, de l’Enseignement supérieur et de la Formation professionnelle ont lancé une campagne qui comprenait entre autres une brochure intitulée Enseigner en français en Ontario afin de promouvoir les occasions d’enseigner en français.
La coordonnatrice principale des relations avec les médias du ministère de l’Éducation, Heather Irwin, affirme que le ministère travaille en étroite collaboration avec les éducateurs ainsi qu’avec le personnel des conseils scolaires et des partenaires internationaux des pays francophones afin de les encourager à promouvoir la profession d’enseignant auprès de leurs étudiants et des enseignants formés à l’étranger.
Elle explique que le ministère collabore actuellement avec les facultés d’éducation de langue française en vue d’accélérer l’élaboration et la mise en place de modèles de formation à l’enseignement flexibles, qui pourront utiliser différents formats pédagogiques, notamment l’enseignement en ligne, hybride et accéléré. Elle pense qu’ils tiendront compte des défis auxquels les petites communautés rurales font face en matière de recrutement et de maintien en poste du personnel enseignant.
« Le Centre de demande d’admission aux universités de l’Ontario a indiqué en janvier que les données recueillies au cours de l’année scolaire 2017-2018 révélaient une augmentation significative des demandes d’admission dans les facultés d’éducation de langue française, tous cycles confondus. Plus particulièrement une augmentation de 44 % dans le cycle primaire et moyen, de 74 % dans le cycle moyen et intermédiaire et de 13 % dans le cycle intermédiaire et supérieur », révèle Mme Irwin.
L’adjointe administrative de l’École des sciences de l’éducation de l’Université Laurentienne, Diane St-Cyr, a confirmé au Voyageur qu’il y a eu une augmentation des inscriptions au programme en 2017, mais sans donner de chiffres exacts.
Marc Gauthier s’est dit heureux des actions entreprises par le ministère, puisque les conseils scolaires demandent de l’action depuis longtemps, mais il préfère reporter son optimisme pour le jour où il aura vu le plan.
« La demande est toujours la même, mais l’offre a diminué énormément. Par exemple, l’Université Laurentienne diplômait en moyenne 160 étudiants par année. Depuis le changement de la formation d’un an à deux ans après un baccalauréat, plus la coupure des nombres de places au sein des facultés, elle n’en diplôme maintenant qu’entre 65 à 70 », chiffre-t-il.
« Nous devons trouver de nouvelles stratégies de recrutement et de rétention, autant locale qu’au provincial », propose de son côté Julie Bisson.
Repenser l’enseignement
Le président de l’AEFO, Rémi Sabourin, est optimiste concernant les actions du gouvernement et leur effet à long terme, mais évoque la complexité du problème qui, selon lui, ne peut pas se résoudre en une décision. « On avait sonné l’alarme en 2013 parce que nous avons vu venir ce problème avec le diplôme qui passait d’un an à deux ans », dit-il.
Rappelons qu’en Ontario, le programme d’Éducation donne à l’étudiant un deuxième baccalauréat. Ils doivent d’abord obtenir un baccalauréat en Éducation ou dans un autre programme universitaire avant d’entreprendre les deux années d’études qui leur permettront de devenir enseignants. Avant 2013, ce programme n’était que d’une année. Parmi les problèmes, M. Sabourin évoque la mauvaise presse du métier. « Il faut bien communiquer les perspectives d’emplois en enseignement. Pendant plusieurs années, la profession a été matraquée par différents gouvernements. C’est important de la revaloriser et de rehausser son image par la promotion dans les médias, les écoles et les universités. »
Pour Marc Gauthier, « le programme n’est pas attrayant pour les étudiants parce qu’il est trop long. Ce serait souhaitable que le programme de deux ans devienne une maitrise et que les salaires soient plus élevés à l’entrée de la profession ». Sa deuxième proposition est partagée par M. Sabourin.
« À moyen terme, il y a des choses qui peuvent être faites, comme l’élaboration des sessions continues pour que le programme de deux ans puisse se vivre en une année, simplifier l’évaluation des compétences lors des recrutements à l’international, la rémunération des stages et avoir des programmes pour inciter les gens à travailler dans les endroits éloignés », énumère M. Sabourin.
Il souligne par ailleurs que le syndicat travaille pour diminuer de 20 % le nombre d’enseignants qui abandonnent leur métier après 5 ans de travail. Il recommande donc également de meilleures conditions de travail pour ceux-ci.
Ontario --La pénurie d’enseignants francophones a gagné le Nord de la province. Le gouvernement a commencé à mettre en place des stratégies de promotion et de recrutement, mais les intervenants en éducation soulignent que les deux années nécessaires à l’obtention du diplôme — depuis 2013 — refroidissent les ardeurs des étudiants intéressés par la profession.
« Le problème est dans tout l’Ontario maintenant. Avant c’était plus dans le Sud où la population est en croissance, mais c’est le cas aussi maintenant dans le Nord », affirme le directeur de l’éducation du Conseil scolaire public du Grand Nord de l’Ontario (CSPGNO), Marc Gauthier.
La gérante des ressources humaines et des services d’appui du Conseil scolaire catholique de district des Grandes Rivières (CSCDGR), Julie Bisson, souligne le problème persistant du recrutement, qui crée une compétition entre les conseils. « Nous avons de moins en moins d’enseignants francophones qualifiés qui sortent des facultés d’Éducation. Le manque de main-d’œuvre à plusieurs niveaux est problématique, non seulement pour notre Conseil, mais aussi pour plusieurs de nos conseils limitrophes. »
M. Gauthier confirme que la concurrence existe également entre les conseils scolaires anglophones, qui donnent des programmes d’immersion, et les Conseils scolaires francophones, car tous font appel au même bassin de finissants francophones.
« Les diplômés ont l’embarras du choix des postes. Ils choisissent les communautés où ils veulent vivre. Même à Sudbury, nous n’avons pas assez de suppléants qualifiés sur nos listes pour répondre à nos besoins. C’est ce qui fait qu’on a des difficultés pour recruter dans nos communautés rurales. Les 12 conseils scolaires de langue française font face aux mêmes défis et c’est une période critique », déclare M. Gauthier. « Nos collègues anglophones ont même dû annuler les programmes d’immersion dans certaines écoles », ajoute-t-il.
Le président de l’Association des enseignantes et enseignants franco-ontariens (AEFO), Rémi Sabourin, souligne que cette pénurie limite les capacités d’accueillir tous ceux qui pourraient fréquenter une école de langue française. « Plus de 30 000 ayants droit sont dans les écoles anglophones et, si on veut les recruter, il faut que nous ayons suffisamment d’enseignants », lance-t-il.
Stratégies de recrutement
En janvier 2018, les ministères de l’Éducation, de l’Enseignement supérieur et de la Formation professionnelle ont lancé une campagne qui comprenait entre autres une brochure intitulée Enseigner en français en Ontario afin de promouvoir les occasions d’enseigner en français.
La coordonnatrice principale des relations avec les médias du ministère de l’Éducation, Heather Irwin, affirme que le ministère travaille en étroite collaboration avec les éducateurs ainsi qu’avec le personnel des conseils scolaires et des partenaires internationaux des pays francophones afin de les encourager à promouvoir la profession d’enseignant auprès de leurs étudiants et des enseignants formés à l’étranger.
Elle explique que le ministère collabore actuellement avec les facultés d’éducation de langue française en vue d’accélérer l’élaboration et la mise en place de modèles de formation à l’enseignement flexibles, qui pourront utiliser différents formats pédagogiques, notamment l’enseignement en ligne, hybride et accéléré. Elle pense qu’ils tiendront compte des défis auxquels les petites communautés rurales font face en matière de recrutement et de maintien en poste du personnel enseignant.
« Le Centre de demande d’admission aux universités de l’Ontario a indiqué en janvier que les données recueillies au cours de l’année scolaire 2017-2018 révélaient une augmentation significative des demandes d’admission dans les facultés d’éducation de langue française, tous cycles confondus. Plus particulièrement une augmentation de 44 % dans le cycle primaire et moyen, de 74 % dans le cycle moyen et intermédiaire et de 13 % dans le cycle intermédiaire et supérieur », révèle Mme Irwin.
L’adjointe administrative de l’École des sciences de l’éducation de l’Université Laurentienne, Diane St-Cyr, a confirmé au Voyageur qu’il y a eu une augmentation des inscriptions au programme en 2017, mais sans donner de chiffres exacts.
Marc Gauthier s’est dit heureux des actions entreprises par le ministère, puisque les conseils scolaires demandent de l’action depuis longtemps, mais il préfère reporter son optimisme pour le jour où il aura vu le plan.
« La demande est toujours la même, mais l’offre a diminué énormément. Par exemple, l’Université Laurentienne diplômait en moyenne 160 étudiants par année. Depuis le changement de la formation d’un an à deux ans après un baccalauréat, plus la coupure des nombres de places au sein des facultés, elle n’en diplôme maintenant qu’entre 65 à 70 », chiffre-t-il.
« Nous devons trouver de nouvelles stratégies de recrutement et de rétention, autant locale qu’au provincial », propose de son côté Julie Bisson.
Repenser l’enseignement
Le président de l’AEFO, Rémi Sabourin, est optimiste concernant les actions du gouvernement et leur effet à long terme, mais évoque la complexité du problème qui, selon lui, ne peut pas se résoudre en une décision. « On avait sonné l’alarme en 2013 parce que nous avons vu venir ce problème avec le diplôme qui passait d’un an à deux ans », dit-il.
Rappelons qu’en Ontario, le programme d’Éducation donne à l’étudiant un deuxième baccalauréat. Ils doivent d’abord obtenir un baccalauréat en Éducation ou dans un autre programme universitaire avant d’entreprendre les deux années d’études qui leur permettront de devenir enseignants. Avant 2013, ce programme n’était que d’une année. Parmi les problèmes, M. Sabourin évoque la mauvaise presse du métier. « Il faut bien communiquer les perspectives d’emplois en enseignement. Pendant plusieurs années, la profession a été matraquée par différents gouvernements. C’est important de la revaloriser et de rehausser son image par la promotion dans les médias, les écoles et les universités. »
Pour Marc Gauthier, « le programme n’est pas attrayant pour les étudiants parce qu’il est trop long. Ce serait souhaitable que le programme de deux ans devienne une maitrise et que les salaires soient plus élevés à l’entrée de la profession ». Sa deuxième proposition est partagée par M. Sabourin.
« À moyen terme, il y a des choses qui peuvent être faites, comme l’élaboration des sessions continues pour que le programme de deux ans puisse se vivre en une année, simplifier l’évaluation des compétences lors des recrutements à l’international, la rémunération des stages et avoir des programmes pour inciter les gens à travailler dans les endroits éloignés », énumère M. Sabourin.
Il souligne par ailleurs que le syndicat travaille pour diminuer de 20 % le nombre d’enseignants qui abandonnent leur métier après 5 ans de travail. Il recommande donc également de meilleures conditions de travail pour ceux-ci.