Dans le cadre de la Journée internationale de la Francophonie, célébrée le 16 mars 2016, à la Bibliothèque publique de Nipissing Ouest, Annette Génier-Sturgeon présente deux de ses poèmes.

Des voix dans le vent
Annette Génier-Sturgeon

Nos ancêtres sont venus plus d'un siècle passé
Dans un pays inconnu, rempli de rêves prometteurs.
Ayant au fond d'eux-mêmes un esprit innovateur
Qui leur donnait l'espoir de lendemains heureux.

Ceux qu'on entend encore dans la complainte du vent,
Quand l'hiver venu, se font entendre très souvent,
Nous rappelant qu'ils sont toujours dans les parages
Leur esprit veille sur nous, malgré le passage des ans. 

Ils ont lutté, ils ont souffert, ils ont fait preuve de courage.
Leur coeur se réjouissait des biens du terroir;
Au printemps : les semences; à l'automne : les récoltes,
Fruits du labeur récompensé, qui leur donnaient espoir.

Nous portons dans nos veines le sang de nos anc^tres
Qui nous ont donné un courage à toute épreuve
Comme eux, nous sommes fiers de ce pays qu'on a la chance de connaître,
Ce Canada, aux multiples sources où tant de gens s'abreuvent.

Quand vous entendrez des voix dans le hurlement du vent
Aux soirs d'hiver, bien à l'abri dans votre confortable demeure,
Pensez aux luttes du passé quand nos ancêtres durent surmonter
Tant d'épreuves, pour bâtir ce pays qu'on est chanceux d'habiter!

Hommage à mes grands-parents
Annette Génier-Sturgeon

Comme un vent de marée bravant la tempête,
Ils sont venus habiter une terre solitaire,
Au milieu de la neige, des rigueurs de l'hiver,
Dans ce pays, il n'y avait que chasse et pêche.
Bâtir sa niche avec les arbres centenaires
Abattus tour à tour avec des haches effilées.
On montait vite la demeure nécessaire
Pour survivre dans ce pays de neige.
​Ils avaient du cran, mes grands-parents!
Ils n'avaient pas peur de travailler fort
De l'aube au crépuscule, ils y mettaient leur coeur
Pour avoir une maison confortable pour les enfants à venir
Du nécessaire ils se passaient souvent
Pour la progéniture qui arrivait à tous les ans
Agrandir le nombre de bouches à nourrir
La maladie venait parfois les ravir.
Ils ont eu froid, ils ont eu faim
Ils ont souvent pleuré, mais ils ne se décourageaient point.
La foi protégeait la flamme de la vie qui vacille
Ils se sentaient soutenus par une main invisible.
Ils ont vécu beaucoup d'épreuves
Ils ont passé à travers les deux Grandes Guerres
La Grande Dépression, la grippe espagnole
Mais ils s'en sont sorti plus forts, plus persévérants.
Leur audace, leur foi, leur couravge à toute épreuve
Ont bravé tous les malheurs du temps.
Ils ont été vainqueurs de la misère et de la guerre
Ils ont connu des jours meilleurs.
Hommage à vous, pionniers de nos terres!
Je salu votre cran et votre détermination
Couronnés du flambeau d'une foi active,
Qui animait vos gestes d'amour et de fidélité.