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Référence:https://fr.wikipedia.org/wiki/Beno%C3%AEt_Cazabon
Informations bibliographiques sur Benoît Cazabon
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- Nom de la page : Benoît Cazabon
- Auteurs : http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Beno%C3%AEt_Cazabon&action=history
- Éditeur : Wikipédia
- Dernière révision : 26 octobre 2016 03:39 UTC
- Page consultée le : 31 octobre 2016 14:27 UTC
- Lien vers la version citée : http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Beno%C3%AEt_Cazabon&oldid=131034515
- Numéro de version : 131034515
Benoît Cazabon remercie les femmes de sa famille
puisé du site
https://histoiresplurielles.wordpress.com/category/verner/
MAI 2, 2014 / JEANNINELANGUE ET CULTURE : DEUX MOTS FÉMININS…
Par Benoît Cazabon, petit-fils de Flore, fils d’Antoinette, neveu deFlorence, Juliette, Éliane et Thérèse
Flore Legendre est née à Champion, Michigan (vers 1890). Pendant son enfance, ses parents, Alphonse Legendre et Delphina Desjardins, sont déménagés à Verner, en Ontario. Elle a épousé Andy Cazabon le 5 mai 1912 à Verner. Leur fils Valmore Cazabon a épousé Antoinette Lachance avec qui il a eu 8 filles… et Benoît, Pierre et André ! Bien entouré par les femmes de sa famille, Benoît se dit heureux d’avoir «voyagé la vie» avec ses sœurs.
Quand je pense à « langue et culture », me vient spontanément à l’esprit de remercier en premier lieu mes parents : Valmore, maintenant décédé, et Antoinette, qui, de leur modeste milieu agricole, m’ont montré à lire avant d’aller à l’école. Je suivais leur doigt sur la page quand ils me racontaient l’Encyclopédie Grolier, les manuels d’histoire et de géographie de leur propre enfance. (Maman préférait faire la lecture le dimanche matin pendant la grande messe.) C’est à cette époque qu’on m’a surnommé : « Monsieur Pourquoi » et le « bretteux [1]». Il y avait aussi Le Bulletin des agriculteurs, L’Émérillon (je n’ai jamais compris grand-chose à leurs CX et XC[2], mais mon côté critique et rebelle vient peut-être de là) et Le Droit (qui avait à l’époque une édition du Nord de l’Ontario), aussi quelques autres rares volumes, dont La flore laurentienne. Je me souviendrai toujours de l’arrivée de ce livre chez nous. Dans la grande cuisine, mon père échangeant avec le voisin, Clovis Tourigny, qui, pipe au bec, dissertait savamment sur les qualités de son contenu. Leur épatement devant ce beau livre m’interpellait. Il me reste le souvenir de son odeur et de son nom.
Flore, c’est aussi le nom de ma belle grand-mère paternelle, avec qui j’ai vécu ma quatrième année du primaire. Elle repassait mes devoirs, me faisait lire et me demandait d’écrire quelques mots chaque soir, question de vérifier mon orthographe. Elle m’a enseigné la chaleur humaine et la gourmandise. L’une ne va pas sans l’autre.
Florence, sa fille aînée, est ma tante toute de douceur; elle m’a appris l’importance de l’écoute. J’aurais pu en tirer meilleur profit. Puis, pendant cette année chez ma grand-mère, il y a eu tante Thérèse, l’institutrice, qui y habitait aussi. Je l’admirais pour son élégance, son savoir direct et sa façon prompte de me remettre à l’ordre. J’y ai peut-être appris la valeur des bonnes questions. J’en avais bien besoin à l’époque. Pour se faire pardonner sa rigueur, elle m’a initié aux Tintin! Début de mes misères à l’école; je lisais plus que je ne travaillais.
Mais surtout, j’aimais passer chez Éliane, ma tante bien-aimée. Je dis cela comme si j’étais le seul à lui porter ce sentiment. J’avais l’impression d’être si spécial. J’ai appris d’elle le sens de l’humour, la simplicité et les bienfaits de la convivialité. Chaque visite était une fête et si, de surcroît, Maurice, son mari, se mettait de la partie et chantait en s’accompagnant à la guitare, c’était féerique.
La musique n’était pas la force de notre famille, mais il suffisait de peu pour m’émerveiller (Maurice, ton penchant western a éveillé mon côté délinquant et gitan). Plus tard, pour ma dernière année de collège et mon entrée à l’École normale, tante Juliette (la tannante!) m’a accueilli dans sa maison, pourtant bondée. Elle m’a appris la générosité et la force dans l’adversité. La langue et la culture ont besoin de la chaleur du foyer. Merci à vous tous et toutes. Benoît Cazabon, le 18 avril 2014. www.benoitcazabon.ca
Extrait de : Cazabon, Benoît, Langue et culture : unité et discordance, publié à Prise de parole en 2007.
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MAI 2, 2014 / JEANNINELANGUE ET CULTURE : DEUX MOTS FÉMININS…
Par Benoît Cazabon, petit-fils de Flore, fils d’Antoinette, neveu deFlorence, Juliette, Éliane et Thérèse
Flore Legendre est née à Champion, Michigan (vers 1890). Pendant son enfance, ses parents, Alphonse Legendre et Delphina Desjardins, sont déménagés à Verner, en Ontario. Elle a épousé Andy Cazabon le 5 mai 1912 à Verner. Leur fils Valmore Cazabon a épousé Antoinette Lachance avec qui il a eu 8 filles… et Benoît, Pierre et André ! Bien entouré par les femmes de sa famille, Benoît se dit heureux d’avoir «voyagé la vie» avec ses sœurs.
Quand je pense à « langue et culture », me vient spontanément à l’esprit de remercier en premier lieu mes parents : Valmore, maintenant décédé, et Antoinette, qui, de leur modeste milieu agricole, m’ont montré à lire avant d’aller à l’école. Je suivais leur doigt sur la page quand ils me racontaient l’Encyclopédie Grolier, les manuels d’histoire et de géographie de leur propre enfance. (Maman préférait faire la lecture le dimanche matin pendant la grande messe.) C’est à cette époque qu’on m’a surnommé : « Monsieur Pourquoi » et le « bretteux [1]». Il y avait aussi Le Bulletin des agriculteurs, L’Émérillon (je n’ai jamais compris grand-chose à leurs CX et XC[2], mais mon côté critique et rebelle vient peut-être de là) et Le Droit (qui avait à l’époque une édition du Nord de l’Ontario), aussi quelques autres rares volumes, dont La flore laurentienne. Je me souviendrai toujours de l’arrivée de ce livre chez nous. Dans la grande cuisine, mon père échangeant avec le voisin, Clovis Tourigny, qui, pipe au bec, dissertait savamment sur les qualités de son contenu. Leur épatement devant ce beau livre m’interpellait. Il me reste le souvenir de son odeur et de son nom.
Flore, c’est aussi le nom de ma belle grand-mère paternelle, avec qui j’ai vécu ma quatrième année du primaire. Elle repassait mes devoirs, me faisait lire et me demandait d’écrire quelques mots chaque soir, question de vérifier mon orthographe. Elle m’a enseigné la chaleur humaine et la gourmandise. L’une ne va pas sans l’autre.
Florence, sa fille aînée, est ma tante toute de douceur; elle m’a appris l’importance de l’écoute. J’aurais pu en tirer meilleur profit. Puis, pendant cette année chez ma grand-mère, il y a eu tante Thérèse, l’institutrice, qui y habitait aussi. Je l’admirais pour son élégance, son savoir direct et sa façon prompte de me remettre à l’ordre. J’y ai peut-être appris la valeur des bonnes questions. J’en avais bien besoin à l’époque. Pour se faire pardonner sa rigueur, elle m’a initié aux Tintin! Début de mes misères à l’école; je lisais plus que je ne travaillais.
Mais surtout, j’aimais passer chez Éliane, ma tante bien-aimée. Je dis cela comme si j’étais le seul à lui porter ce sentiment. J’avais l’impression d’être si spécial. J’ai appris d’elle le sens de l’humour, la simplicité et les bienfaits de la convivialité. Chaque visite était une fête et si, de surcroît, Maurice, son mari, se mettait de la partie et chantait en s’accompagnant à la guitare, c’était féerique.
La musique n’était pas la force de notre famille, mais il suffisait de peu pour m’émerveiller (Maurice, ton penchant western a éveillé mon côté délinquant et gitan). Plus tard, pour ma dernière année de collège et mon entrée à l’École normale, tante Juliette (la tannante!) m’a accueilli dans sa maison, pourtant bondée. Elle m’a appris la générosité et la force dans l’adversité. La langue et la culture ont besoin de la chaleur du foyer. Merci à vous tous et toutes. Benoît Cazabon, le 18 avril 2014. www.benoitcazabon.ca
Extrait de : Cazabon, Benoît, Langue et culture : unité et discordance, publié à Prise de parole en 2007.
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[1] L’orthographe du mot demeure incertaine tout comme son sens exact. Cela ne m’a pas empêché d’agir en fonction de ce qu’en pensaient les adultes qui m’entouraient. « Bréteux ou bretteux », terme dont on m’a qualifié dans mon enfance, voulant dire quelque chose comme « personne occupée, affairée, toujours en train de monter un plan ». J’ai revu le terme bretteur dans la chronique de Louis Cornellier, Le Devoir, 10 décembre 2006, p. F-7, à propos de Ferron, en citant Marguerite Paulin, qui vient de publier un livre sur l’auteur. Il existe dans Le Robert au sens de « personne aimant se battre à l’épée ». C’est peut-être le sens que lui donnaient mes tantes pour mon goût de l’argumentation !
[2] Il s’agit de classifications dans la hiérarchie de l’Ordre de Jacques-Cartier, nommé aussi La Patente, regroupement de francophones s’opposant à l’unilinguisme du gouvernement fédéral durant l’entre-deux-guerres et jusqu’en 1965.
[1] L’orthographe du mot demeure incertaine tout comme son sens exact. Cela ne m’a pas empêché d’agir en fonction de ce qu’en pensaient les adultes qui m’entouraient. « Bréteux ou bretteux », terme dont on m’a qualifié dans mon enfance, voulant dire quelque chose comme « personne occupée, affairée, toujours en train de monter un plan ». J’ai revu le terme bretteur dans la chronique de Louis Cornellier, Le Devoir, 10 décembre 2006, p. F-7, à propos de Ferron, en citant Marguerite Paulin, qui vient de publier un livre sur l’auteur. Il existe dans Le Robert au sens de « personne aimant se battre à l’épée ». C’est peut-être le sens que lui donnaient mes tantes pour mon goût de l’argumentation !
[2] Il s’agit de classifications dans la hiérarchie de l’Ordre de Jacques-Cartier, nommé aussi La Patente, regroupement de francophones s’opposant à l’unilinguisme du gouvernement fédéral durant l’entre-deux-guerres et jusqu’en 1965.