
Article paru dans La Tribune de Nipissing Ouest, le 11 septembre 2013
Claire Rochon Blais,pionnière et visionnaire
Par Jeannine Ouellette, M.A. Les femmes de la Route 11 : les Elles du Nord (blogue)
Claire Rochon Blais — une femme d’affaires remarquable, une pionnière de la politique municipale, une visionnaire pour la communauté francophone du Moyen-Nord.
Née en 1915, la 4e d’une famille de onze enfants dans une famille d’entrepreneurs à Sturgeon Falls, Claire a appris tôt à se tailler une place auprès de ses frères dans l’entreprise familiale J.W. ROCHON ET FILS.
Les lecteurs et lectrices de La Tribune se souviendront sûrement de Joseph Wilfrid Rochon et d’Énédine Lortie Rochon, dont la famille a participé pendant plusieurs décennies au développement économique et culturel de Sturgeon Falls. J.W. Rochon s’était lancé en affaires dès 1925. Plusieurs enfants de la famille Rochon, dont Claire, se sont impliqués dans la communauté pour faire avancer les dossiers des arts et de l’éducation, et pour secourir les citoyens dans le besoin.
Détermination en main, la jeune Claire a suivi un cours commercial dans le but de perfectionner ses connaissances administratives, ce qui lui a permis de faire valoir ses talents dans des institutions bancaires à Sturgeon Falls, et par la suite, dans l’entreprise familiale ROCHON.
Employée à temps plein et mère de 6 enfants pendant la Seconde Guerre mondiale, Claire a dû relever des défis de taille pendant que son conjoint, Rodolphe Blais, était à l’étranger pour servir les efforts de guerre. En son absence, la famille a connu un sinistre incendie au cours duquel Claire a dû risquer sa vie pour récupérer quelques objets des flammes, dont son SINGER (machine à coudre à pédale). Comme beaucoup de mères de son époque, Claire confectionnait tous les vêtements de ses enfants. En période de guerre, le moulin à coudre était une nécessité absolue pour la survie d’une famille !
Guidée par la croyance que ce qui vaut la peine d’être fait vaut la peine d’être bien fait, Claire a toujours donné le meilleur d’elle-même peu importe le défi ou la situation — le fonctionnement de la maisonnée Blais, les responsabilités diverses dans l’entreprise de son père, la gestion de la campagne électorale de son fils, l’avocat Jean-Jacques Blais, élu député fédéral dans Nipissing en 1972 — Claire laissait sa marque partout où elle passait !
En 1973, Claire a ouvert toutes grandes les portes de l’avenir politique pour les femmes de sa municipalité. Elle a été la première femme francophone (la même année que Colette Lévis) à se faire élire au conseil municipal de Sturgeon Falls. Elle y a siégé pendant 13 ans, en plus d’être maire suppléante. Elle a d’ailleurs joué un rôle clé dans l’édification d’un nouvel hôtel de ville à Sturgeon Falls.
Son conjoint Rodolphe Blais avait lui aussi été actif en politique municipale, même qu’en 1937, il avait été le plus jeune conseiller à se faire élire au conseil municipal de Sturgeon Falls !
Claire vit présentement à Ottawa où elle a célébré ses 98 ans en juillet 2013.
Jeannine Ouellette est originaire de Kapuskasing. Elle est l’auteure du blogue « Les femmes de la route 11 : les Elles du Nord », du livre « Santé vous bien : un jour à la fois » et de l’ouvrage « Les femmes en milieu d’apprentissage : liberté d’apprendre autrement». Elle détient un baccalauréat en psychologie et une maîtrise en éducation spécialisée en psychopédagogie des adultes. Vous pouvez la suivre sur son blogue et lui suggérer des noms de femmes du Nord pour ses recherches.
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Archives de la Société historique de Nipissing Ouest, Sturgeon Falls (Ontario) 2

PHOTO - Conseil municipal de Sturgeon Falls en 1973 - où pour la première fois, deux femmes Claire Rochon Blais et Colette Lévis se font élire. De g.à.d. en avant, assis : Claire Rochon Blais, le maire Gilbert Ouellette, Roger Aubry, le greffier. De g.à.d.en arrière, debout : Colette Lévis, Rhéal Savage, Marcel Labbé, Walter Cockburn, Ubald Serré.
CLAIRE ROCHON BLAIS : pionnière en politique à Sturgeon Falls
LES ELLES DU NORD·SATURDAY, APRIL 21, 2018
Claire Rochon Blais est une pionnière et une femme d’avant-garde. Mère de famille et femme d’affaires, elle fut une des PREMIÈRES femmes francophones à se lancer en politique dans le Moyen-Nord. En 1973, pour la première fois de leur histoire, les citoyennes et citoyens de Sturgeon Falls ont élu deux femmes pour les représenter au conseil municipal. L’une d’entre elles était Claire Rochon Blais. Son fils, l’avocat et ancien député et ministre fédéral Jean-Jacques Blais, a généreusement accepté de poser 8 questions à sa mère en vue d’une publication sur Les Elles du Nord.
Q1 : Pourquoi aviez-vous choisi de vous lancer en politique en 1973?
J’ai choisi de me lancer en politique parce que j’ai toujours été intéressée par la chose publique. Mon mari et mon frère furent aussi conseillers municipaux et la politique était dans la famille.
Q2 : Quel a été votre plus grand défi à vos débuts, et comment l’avez-vous surmonté?
Mon plus grand défi au début a été de me faire écouter parce que j’étais une femme. On ne prenait pas les femmes au sérieux. Mes collègues masculins tardaient souvent à reconnaitre le bien fondé de mes propos.
Q3 : Quel est l’aspect le plus gratifiant pour vous d’avoir fait de la politique?
C’était gratifiant pour moi de maintenir des liens avec les citoyens sérieusement intéressés à l’amélioration de la communauté.
Q4 : Selon vous, qu’est-ce que les femmes apportent à la politique en général?
Si on les écoute, les femmes sont capables de fournir des solutions aux problèmes de l’heure. Elles ont une capacité de connaitre et la nature des problèmes et la façon de les résoudre. Elles travaillent plus fort que les hommes et se préparent mieux pour les réunions.
Q5 : Selon votre expérience personnelle, comment pourrions-nous mieux soutenir les élues (municipales, provinciales, fédérales)?
Il faut encourager les femmes à porter plus d’attention à la chose publique et faire des efforts pour augmenter le nombre de femmes élues. Il faut aussi que les femmes élues se supportent à la table du conseil. C’est plus facile si elles sont nombreuses.
Q6 : Quelle est la réalisation dont vous êtes la plus fière dans votre parcours de politicienne?
À part de voir la venue du bureau régional de Statistique Canada à Sturgeon Falls et la construction d’un nouvel Hôtel de Ville et d’une nouvelle bibliothèque municipale, ce fut ma participation active aux associations municipales au niveau provincial dont j’ai été le plus fière.
Q7 : Quel conseil aimeriez-vous offrir aux femmes qui souhaitent faire le saut en politique?
Je leur conseille de bien s’informer des défis de la ville auprès des fonctionnaires municipaux, d’identifier les questions qui pressent dans la municipalité, et surtout, de bien planifier leur campagne électorale.
PHOTO : De g.à.d. en avant, assis : Claire Rochon Blais, le maire Gilbert Ouellette, Roger Aubry, le greffier. De g.à.d.en arrière, debout : Colette Lévis, Rhéal Savage, Marcel Labbé, Walter Cockburn, Ubald Serré.
LES ELLES DU NORD·SATURDAY, APRIL 21, 2018
Claire Rochon Blais est une pionnière et une femme d’avant-garde. Mère de famille et femme d’affaires, elle fut une des PREMIÈRES femmes francophones à se lancer en politique dans le Moyen-Nord. En 1973, pour la première fois de leur histoire, les citoyennes et citoyens de Sturgeon Falls ont élu deux femmes pour les représenter au conseil municipal. L’une d’entre elles était Claire Rochon Blais. Son fils, l’avocat et ancien député et ministre fédéral Jean-Jacques Blais, a généreusement accepté de poser 8 questions à sa mère en vue d’une publication sur Les Elles du Nord.
Q1 : Pourquoi aviez-vous choisi de vous lancer en politique en 1973?
J’ai choisi de me lancer en politique parce que j’ai toujours été intéressée par la chose publique. Mon mari et mon frère furent aussi conseillers municipaux et la politique était dans la famille.
Q2 : Quel a été votre plus grand défi à vos débuts, et comment l’avez-vous surmonté?
Mon plus grand défi au début a été de me faire écouter parce que j’étais une femme. On ne prenait pas les femmes au sérieux. Mes collègues masculins tardaient souvent à reconnaitre le bien fondé de mes propos.
Q3 : Quel est l’aspect le plus gratifiant pour vous d’avoir fait de la politique?
C’était gratifiant pour moi de maintenir des liens avec les citoyens sérieusement intéressés à l’amélioration de la communauté.
Q4 : Selon vous, qu’est-ce que les femmes apportent à la politique en général?
Si on les écoute, les femmes sont capables de fournir des solutions aux problèmes de l’heure. Elles ont une capacité de connaitre et la nature des problèmes et la façon de les résoudre. Elles travaillent plus fort que les hommes et se préparent mieux pour les réunions.
Q5 : Selon votre expérience personnelle, comment pourrions-nous mieux soutenir les élues (municipales, provinciales, fédérales)?
Il faut encourager les femmes à porter plus d’attention à la chose publique et faire des efforts pour augmenter le nombre de femmes élues. Il faut aussi que les femmes élues se supportent à la table du conseil. C’est plus facile si elles sont nombreuses.
Q6 : Quelle est la réalisation dont vous êtes la plus fière dans votre parcours de politicienne?
À part de voir la venue du bureau régional de Statistique Canada à Sturgeon Falls et la construction d’un nouvel Hôtel de Ville et d’une nouvelle bibliothèque municipale, ce fut ma participation active aux associations municipales au niveau provincial dont j’ai été le plus fière.
Q7 : Quel conseil aimeriez-vous offrir aux femmes qui souhaitent faire le saut en politique?
Je leur conseille de bien s’informer des défis de la ville auprès des fonctionnaires municipaux, d’identifier les questions qui pressent dans la municipalité, et surtout, de bien planifier leur campagne électorale.
PHOTO : De g.à.d. en avant, assis : Claire Rochon Blais, le maire Gilbert Ouellette, Roger Aubry, le greffier. De g.à.d.en arrière, debout : Colette Lévis, Rhéal Savage, Marcel Labbé, Walter Cockburn, Ubald Serré.