Référence : http://images.ourontario.ca/NipissingOuest/2319779/data?n=3
Collection : Société historique du Nipissing
Conditions d'utilisation:
Le matériel disponible ici peut être utilisé à des fins personnelles ou éducatives. L'utilisation de ce matériel devrait toujours inclure le crédit "Collection de la Société historique de Nipissing Ouest". Pour toutes autres fins, notamment pour des fins commerciales, on ne peut, sans l'autorisation expresse de la Société historique de Nipissing Ouest et, s'il y a lieu, des autres titulaires des droits d'auteur, modifier, copier, reproduire, republier, afficher, transmettre ou distribuer le matériel, de quelque manière que ce soit.
Contacter
Société historique de Nipissing Ouest Tél.: 705-753-4716
BIOGRAPHIE DE DAVID LAFLEUR
Mes grands-parents :
Mes grands-parents étaient agriculteurs... toutefois plus tard mon grand-père est devenu charpentier, ce qui l’a aidé pour établir son foyer. Ils étaient originaires de Moose Creek Ont. Ils ont donné naissance à 7 enfants. Comme jai été éduqué à Timmins, la distance a coupé les communications directes avec eux.
Mes parents :
Mon père travaillait dans les mines. Il a quitté Moose Creek pour venir travailler avec ses frères dans le nord de l’Ontario. Plus tard, à cause de problèmes d’unions et de grève ils sont retournés à Moose Creek. Mes deux parents étaient entrepreneurs : mon père dans le camionnage et ma mère comme coiffeuse. Nous étions 2 enfants. Mon frère Roger avait 5 ans plus jeune que moi; notre petite famille était relativement choyée. Nous étions très bien habillés, et nous avions plus d’argent que la plupart de nos amis. J’ai vécu dans cette ambiance jusqu’à l’âge de 10 -12 ans.
Je suis né à Timmins le 28 novembre 1937 et j’ai fait mes études élémentaires à l’école St-Charles de Timmins. Vers 12 ans je me suis dirigé vers le Collège communautaire St-Louis de Rouyn. J’étais premier de classe à l’élémentaire. Il ne faut pas oublier que les institutions privées étaient le seul moyen de poursuivre nos études secondaires en français. Après deux ans je voulais un changement alors j’ai abouti à l’école Timmins High Vocational School. C’est là où j’ai fait mes premières escapades de jeunesse. Le contexte garçons et filles m’a un peu déboussolé. Après un an, je suis retourné à Rouyn où j’ai complété mon bacclaauréat dans cette institution affilié à l’Université d’Ottawa et dirigée par les Oblats de Marie Immaculée.
Au Collège, j’ai fait tous les sports football, basketball, badminton, piste et pelouse. J’aimais beaucoup ça. C’était la soupape idéale pour mon surplus d’énergie... Ma taille de six pieds et ma pesanteur de 235 lbs faisait de moi un candidat idéal pour les sports. J’aimais l’ambiance des 125 garçons sur un groupe de 700 élèves. J’avoue que l’éloignement de la maison a été très difficile ce qui m’a fait perdre 50 lbs en 4 mois. Pas déprimé parce que les sports ont compensé mais évidemment l’affection me manquait. À un moment donné de mon adolescence j’ai accepté mon sort puisque c’était une situation temporaire. J’avais hâte de retourner à ma famille. Mes visites au foyer à Noël et à Pâques ne comblaient pas totalement mes besoins affectifs. Excellents parents, belle ambiance! Le Collège endroit d’activités, d’amitié, de développement. De cette jeunesse j’ai les plus beaux souvenirs.
Les principes de vie qui m’ont marqué à la maison ont été une certaine vue démocratique de la vie... Comment accepter les gens avec leurs forces et leurs faiblesses, l’importance de l’amitié avec tout le monde et sur toute la ligne. Ne pas faire d’ennemis; trouver des compromis autant que possible. Éviter la ligne dure. Dans la famille la religion n’était pas une priorité; ça explique qu’aujourd’hui je ne suis pas tellement pratiquant mais pas anti-catholique. Je peux dire que j’ai beaucoup de tolérance. C’est à Sturgeon Falls que j’ai cessé d’être pratiquant. Ce processus s’est enclenché graduellement et je ne me suis jamais attardé à me l’expliquer.
Un deuxième point marquant de ma jeunesse a été le décès de mon père à 54 ans. À cause des grèves il a tout perdu et finalement le cancer des poumons l’a emporté. Après la période de camionnage il a fait un retour aux mines... et l’insalubrité du milieu l’a terrassé, même si de nature il était un homme très fort. J’avais 24 ans et j’ai ressenti vivement la douleur de cette séparation inattendue.
Mon choix de carrière s’est fait à la fin de mes années de Collège. J’avais 18 ans. Je voulais devenir dentiste... Mais, j’en avais assez des études. J’avais travaillé dans les mines pour la Cie Falconbridge pour un an et trois étés. Ce n’était pas la carrière que je voulais poursuivre. J’avais entraîné des jeunes dans les sports et le théâtre. J’étais conscient de mes aptitudes en éducation. Alors, je me suis inscrit au Ontario College of Education à Toronto pour devenir enseignant. Pourquoi? A cette époque il y avait pénurie d’enseignants. L’argent était assez attirant. Les Conseillers scolaires rencontraient les étudiants en quête d’emploi à Toronto. Avant même l’entrevue je voulais enseigner dans l’ouest... mais pas North Bay à cause que l’histoire des Orangistes dans cette région était terrible. J’ai signé un contrat pour septembre 1962. Quelques jours après, j’ai reçu un appel de Rodolphe Blais, le Directeur du Conseil scolaire pour Sturgeon Falls : « On a besoin de tes services immmédiatement.... prends l’avion et viens nous rejoindre immédiatement. » J’ai commencé mon emploi sur le champ à Sturgeon Falls Secondary High School. J’ai enseigné 4 ans sous le direction de Bob Bradley. Je me suis adapté à cette nouvelle tâche assez rapidement.
Mes parents avaient déménagé de Timmins en 1964-65 pour s’installer à Hanmer. Mon grand-père et son frère mariés aux deux soeurs Morin comptaient beaucoup dans la famille. On était très proches.... Tous se retrouvaient dans la région de Sudbury. Mon épouse Monique était de Hanmer. Elle complétait ses études comme infirmière à Sudbury et ici à l’ancien hôpital St- Jean de Brébeuf. On se connaissait déjà depuis quelque temps. On s’est mariés en 1963 et établis ici à Sturgeon Falls.
Vie professionnelle
Mon premier emploi consistait à remplacer le professeur Watson en orientation et en français Commercial. J’ai pris son horaire. C’était une école anglaise où 3 cours se donnaient en français : Histoire, Géographie et Français. A cette époque les jeunes allaient au Collège de Sudbury pour leur éducation et les parents devaient en payer les frais. Les moins nantis restaient sur place à l’École secondaire anglaise. Petit à petit, l’idée d’avoir leur propre école a fait son chemin. Le déclenchement de cette nouvelle perspective a été la fermeture des collèges et couvents faute de personnel et de fonds suffisants.
Sturgeon était un village très dynamique et accueillant. On n’entendait pas trop de revendications par les francophones. Les gens avaient une certaine autonomie...et ne sentaient pas le besoin de présenter leurs plaintes sur la place publique. Les visiteurs d’ailleurs venaient s’amuser à Sturgeon dans ce petit village de 6,500 habitants. Sturgeon était une ville industrielle où les gens vivaient de leur emploi au moulin à papier journal. La majorité des francophones se classait parmi les travailleurs à gage; les postes de leadership étaient en général réservés aux anglophones. Par ailleurs, dans les Moulins à scie appartenant aux francophones comme celui de M.Goulard tous avaient accès aux postes de leadership et le commerce en bénéficiait.
Pour revenir à notre sujet de l’école française on peut dire que ça été l’époque d’une importante crise scolaire. Je n’aimais pas les controverses au niveau de la direction alors j’ai décidé de partir en 1967. Ça allait très mal. Je voulais m’éloigner de ces grabuges....des grèves d’enseignants. Alors j’ai quitté pour aller enseigner au Sault Ste-Marie. Pour moi c’était trop anglais. Entre temps, Rodolphe Blais me contacte et m’offre un poste comme chef de la section d’orientation à Sturgeon Falls. J’ai accepté. C’était en 1968. J’ai enseigné 4 ans sous Bob Bradley, excellent pédagogue. L’école comptait quinze ou seize cents élèves... Beaucoup de nouvelles figures : M. Trudel, le Directeur était nouveau également. Alors l’environnement scolaire avait pris un tout autre aspect et c’était une amélioration qui me semblait positive.
Quant à moi, je continuais à bâtir ma famille et je faisais mon possible pour être surtout le pourvoyeur idéal comme c’était la coutume à l’époque. J’avais déjà deux enfants peut-être un troisième et bientôt jusqu’à six : Roxane, Yves, Luc, Josée, Darquise et Francine.
Franco-cité serait fondée dans trois ans mais on n’en savait rien encore. On était l’une des seules écoles complètement francophone. Au niveau provincial, on attendait les décisions qui permettraient l’ouverture des écoles françaises. Les couvents et collèges ne pouvaient plus fonctionner. En 1968 le Ministère décide d’octroyer des écoles secondaires françaises. Dans la communauté on commençait à y penser. Face à tous ces mouvements, le Conseil scolaire voyait la nécessité de faire agrandir l’école pour en finir avec les 13 portatives. Il fallait prendre une décision.... Naturellement ils auraient construit une école bilingue. Par contre les francophones voyaient que si le Conseil anglais construisait, leur sort se fixait par le fait même...C’était donc le temps de « battre le fer quand il est chaud ».
La perspective d’une nouvelle école bilingue a fait sursauter les convaincus francopho- nes et c’est là que tout a déclenché. Le rapport Desjarlais sur les écoles françaises a eu un poids énorme sur le réveil des francophones. La personne clé c’était M. Cazabon de Verner. Ce mouvement englobait tout le Nipissing ouest jusqu’à Noëlville, Markstay, Meadowside, Cache Bay, Warren. En tout 20,000 élèves francophones pas question d’une école bilingue. C’est au printemps de 1970 que M. Cazabon a lancé le mouvement. Je voyais beaucoup de problèmes mais pas les solutions... personne ne savait.... Les premières démarches ont été faites auprès du Conseil scolaire : le Nipissing Board of Education où siégeaient des représentants de l’Ouest Nipissing. Quelques manifestations ont joué dans la prise de décision en faveur des francophones.
Pour les enseignants une crise monumentale mijotait sournoisement dans nos corridors. Les problèmes étaient dirigés vers le Conseil non vers les enseignants. Toutefois, dans la tourmente, certains ont quitté, d’autres, les plus à l’aise sont restés. C’était définitivement Anglais versus Français. Les Anglais se sentaient visés et leur emploi s’effriter. Les francophones sentaient que les injustices administratives paraissaient au grand jour. D’autre part entre enseignants des deux langues on avait créé des amitiés... alors pour un an on se questionnait sur les décisions.
En 1970, il y avait deux directeurs : Mss.Trudel et Perrin ; M. Paiement était adjoint. J’ai fait demande pour le poste de Directeur à l’automne de 1971 pour entrer en fonction en septembre suivant. J’ai dû faire mes études pour la Direction d’école durant l’été.
Problème... comment prendre position en tant que directeur d’une nouvelle entité tandis que j’étais employé du Conseil anglophone? On savait pourtant sur quel pied danser. Sous le même toit deux écoles en 1971... Moi directeur de la nouvelle école et Perrin directeur de l’école anglaise. C’était une promotion ultra-rapide et faite en plein milieu de l’année scolaire ; c’était tout un défi. Au niveau des élèves la grosse majorité croyait encore au bilinguisme. Au moment de la division 1100 élèves francophones ont choisi l’école française et 350-400 anglophones sont allés dans leur école anglaise. Ce nombre représentait la population. Au niveau de mes patrons je savais bel et bien qu’on n’avait pas notre part dans les budgets. Le conseil essayait de nous ignorer.
Atmosphère à la nouvelle école Franco-Cité :
Au début de Franco-Cité, les élèves étaient un peu révoltés. Il a fallu beaucoup de temps avant de créer une atmosphère moins émotive. Les jeunes avaient goûté à la revendication.... ils avaient goût à la contestation, ce qui leur donnait un enthousiasme positif et mettait de l’entrain dans l’école... La première demi-année les élèves savaient mener les ralliements avec une expertise incroyable. Ce débouché a fait ressortir le talent inouï des jeunes de 17-18 ans. Ces talents ont mûri au cours de cette crise scolaire. Ces personnes sont maintenant partout dans des postes clé. En tant que Directeur je jouais sur ces émotions qui pouvaient apporter une ambiance incroyable dans cette nouvelle école. Je les encourageais à participer aux activités pour éviter la révolte et canaliser les énergies. A ce moment-là, nos activités culturelles ont pris beaucoup d’envergure. Ces cinq longues années de crise nous ont laissé des souvenirs d’émotions profondes de tous genres..
A la maison, mes 6 enfants vivaient cette période à leur façon. C’était lourd surtout pour ma femme, Monique. J’étais directeur 24 hrs. par jour. Je devais être présent partout. Si je m’absentais on me le laissait savoir. Je me suis brûlé avec les conflits émotifs et la responsabilité plein-temps. La famille et l’école, cela remplissait toutes mes journées. Les contacts d’amis ou de la famille durant cette période étaient inexistants. Au premier abord cela semble peu important mais en rétrospective, c’est regrettable.
Selon les critères de la majorité, les francophones ne pouvaient gérer leur propre destin. Alors il nous fallait prouver le contraire. On a pris les rennes du pouvoir avec un besoin de se prouver aux yeux de tous. La compétition de l’école Northern avec leur programme de musique était féroce. J’ai finalement recruté un enseignant d’Ottawa, un vrai leader pour notre programme de musique. En peu de temps, nous avions 9-10 sections de musique. Nos exploits en musique ont été source de fierté pour l’école. On a fait une tournée dans les Maritimes, à la Cathédrale d’Ottawa. Nous avons eu un concert à l’église Sacré-Coeur, j’en remercie le curé. L’Harmonie à l’église...chose jamais vue encore. Dans les sports, nos équipes avec Marcel Bougie en charge du football se sont classées premières en deux ans. Au Hockey aussi on a connu de très belles années. L’atmosphère était très positive. Ça été de beaux essais culturels et sportifs.
Le temps était arrivé de quitter l’école et je me suis dirigé vers North Bay. Autre période... autre direction.... La baisse des effectifs commençait à se faire sentir. Je devais relancer mes groupes vers d’autres projets emballants.. Des changements devaient se faire alors j’ai quitté. Je suis devenu assistant au directeur d’éducation du Nipissing Board, Bob Lynch pour une période de deux ans. Ces années ne m’ont pas laissé de très bons souvenirs. Le travail de bureau n’était pas dans ma nature.
Comme j’avais déjà complété mes études de Maîtrise, le nouveau programme en éducation des adultes me souriait. Cc programme comprenait le palier anglais à Widdifield et français à l’Algonquin ; j’y ai oeuvré durant un an.. A ce moment-là, il fallait mettre sur pied le programme français. C’est ce poste que j’ai obtenu. J’ai beaucoup apprécié l’aide de Diane Guindon-Robineau. J’étais en charge de l’orientation de cette école alternative. On a commencé ce programme pour les adultes qui voulaient obtenir leur diplôme secondaire. Le recyclage leur ouvrait de nouveaux emplois. On a même ajouté une garderie. Graduellement cette petite école en est venue à compter 7 enseignants. Après une dizaine d’années le tout étant établi, le moment était venu de prendre ma retraite.
Ma femme travaillait à temps partiel. Elle a repris son travail à temps plein à ce moment-là. Quant à moi, j’ai dirigé d’autres activités bénévoles. Vers 1980 j’étais déjà membre du Musée qu’on appelait « le vieux Fort » dont Michel Dallaire s’occupait. Avec cet ancien étudiant un long cheminement a commencé ensemble. J’ai pris la présidence et lentement le projet a pris de l’ampleur. Ces lieux appartenaient au canton de Springer. Il y avait une cabane qu’on appelle « la Maison Major » et la Palissade, ancien empla-cement de la Cie de la Baie d’Hudson fermé en 1880 et site de toute beauté. Un Comité a travaillé au développement d’activités extérieures sur le site. Ensuite avec le bingo on a pu rencontrer quelques dépenses sans nuire à la municipalité.
Les plans pour un édifice plus spacieux au Musée sont venus vers 19... Pour ce projet on a fait une demande de subvention avec l’appui de la Municipalité de Springer. Deux demandes étaient sur la table: celle du Musée et du centre touristique. Politiquement, il fallait d’abord appuyer le projet qui semblait prioritaire pour la population. Alors on gardé notre projet en veilleuse. Notre stratégie a fonctionné. Par la suite l’appui inconditionnel de Sturgeon Falls, Verner et de la communauté nous a avantagés. Le Musée est devenu réalité avec sentier écologique formidable; nous avons obtenu 1,075,000.00 du gouvernement pour le Musée et un Don de propriété des Foriseau qui appartenaient le côté ouest des terres vers Cache Bay....Ces dix ans d’efforts avaient porté fruit. Aujourd’hui ces endroits sont exceptionnels pour l’observation d’oiseaux et des régions aquatiques locales. J’y ai mis beaucoup de temps et j’en suis fier. Le Musée reste l’une des très belles réalisations dans l’ouest Nipissing.
Ensuite un autre projet d’envergure consistait à développer un sentier toute saison entre North Bay & Sturgeon Falls. Dans ma tête je voyais un sérieux problème de distance ente la Rt 17, le Musée et la voie ferrée. Pourquoi pas un système de sentiers comme à North Bay? De nouveau j’en ai assumé la présidence pour mettre ce développement en marche. On a commencé à construire le long de la route transcanadienne. De nouveau on m’a demandé pour siéger comme conseiller dans ce grand développement. Je suis devenu président du programme « Discovery »... destiné à ouvrir un tronçon local faisant partie de ce sentier trans-canadien entre North Bay et Sudbury en passant par Field, River Valley, etc. Nous avons eu un don de 500,000.00$ pour ce projet.
Mon loisir préféré c’est la chasse, prendre le petit gibier ou le chevreuil, l’orignal. Si je réussis tant mieux. J’aime surtout aller dans le bois pour relaxer avec mon frère et mes enfants... Ma famille n’a pas eu de vignette cette année. Mes petits-enfants sont très jeunes alors les parents ont moins de temps. Mon frère a opté pour un gros salaire à Toronto. Présentment un ami m’accompagne dans mes excursions. Le vrai plaisir c’est d’être dans le bois.
Officiellement je serai un vieillard de 65 ans à la fin de novembre 2002 alors je réfléchis à mes options soit par nécessité à cause de ma santé ou parce que mes rêves ont été réalisés. Je suis entouré de mes enfants : les 3 plus vieux habitent à Ottawa, Josée à Hanmer, Francine à Toronto & Darquise est ici à Sturgeon Falls. Mes sept petits enfants sont toutes des filles. C’est très plaisant de recevoir leur visite.
Mon message à mes contemporains, mes amis et mes enfants :
J’hésite d’offrir à mes contemporains le résultat de mes expériences et de mes années. Il me semble qu’il demeure à tous et chacun de mener sa vie à leur propre rythme et d’après leurs valeurs et leur philosophie personnelle. Mon seul souhait est que tout le monde demeure actif physiquement, intellectuellement et même artistiquement jusqu’à la fin.
Collection : Société historique du Nipissing
Conditions d'utilisation:
Le matériel disponible ici peut être utilisé à des fins personnelles ou éducatives. L'utilisation de ce matériel devrait toujours inclure le crédit "Collection de la Société historique de Nipissing Ouest". Pour toutes autres fins, notamment pour des fins commerciales, on ne peut, sans l'autorisation expresse de la Société historique de Nipissing Ouest et, s'il y a lieu, des autres titulaires des droits d'auteur, modifier, copier, reproduire, republier, afficher, transmettre ou distribuer le matériel, de quelque manière que ce soit.
Contacter
Société historique de Nipissing Ouest Tél.: 705-753-4716
BIOGRAPHIE DE DAVID LAFLEUR
Mes grands-parents :
Mes grands-parents étaient agriculteurs... toutefois plus tard mon grand-père est devenu charpentier, ce qui l’a aidé pour établir son foyer. Ils étaient originaires de Moose Creek Ont. Ils ont donné naissance à 7 enfants. Comme jai été éduqué à Timmins, la distance a coupé les communications directes avec eux.
Mes parents :
Mon père travaillait dans les mines. Il a quitté Moose Creek pour venir travailler avec ses frères dans le nord de l’Ontario. Plus tard, à cause de problèmes d’unions et de grève ils sont retournés à Moose Creek. Mes deux parents étaient entrepreneurs : mon père dans le camionnage et ma mère comme coiffeuse. Nous étions 2 enfants. Mon frère Roger avait 5 ans plus jeune que moi; notre petite famille était relativement choyée. Nous étions très bien habillés, et nous avions plus d’argent que la plupart de nos amis. J’ai vécu dans cette ambiance jusqu’à l’âge de 10 -12 ans.
Je suis né à Timmins le 28 novembre 1937 et j’ai fait mes études élémentaires à l’école St-Charles de Timmins. Vers 12 ans je me suis dirigé vers le Collège communautaire St-Louis de Rouyn. J’étais premier de classe à l’élémentaire. Il ne faut pas oublier que les institutions privées étaient le seul moyen de poursuivre nos études secondaires en français. Après deux ans je voulais un changement alors j’ai abouti à l’école Timmins High Vocational School. C’est là où j’ai fait mes premières escapades de jeunesse. Le contexte garçons et filles m’a un peu déboussolé. Après un an, je suis retourné à Rouyn où j’ai complété mon bacclaauréat dans cette institution affilié à l’Université d’Ottawa et dirigée par les Oblats de Marie Immaculée.
Au Collège, j’ai fait tous les sports football, basketball, badminton, piste et pelouse. J’aimais beaucoup ça. C’était la soupape idéale pour mon surplus d’énergie... Ma taille de six pieds et ma pesanteur de 235 lbs faisait de moi un candidat idéal pour les sports. J’aimais l’ambiance des 125 garçons sur un groupe de 700 élèves. J’avoue que l’éloignement de la maison a été très difficile ce qui m’a fait perdre 50 lbs en 4 mois. Pas déprimé parce que les sports ont compensé mais évidemment l’affection me manquait. À un moment donné de mon adolescence j’ai accepté mon sort puisque c’était une situation temporaire. J’avais hâte de retourner à ma famille. Mes visites au foyer à Noël et à Pâques ne comblaient pas totalement mes besoins affectifs. Excellents parents, belle ambiance! Le Collège endroit d’activités, d’amitié, de développement. De cette jeunesse j’ai les plus beaux souvenirs.
Les principes de vie qui m’ont marqué à la maison ont été une certaine vue démocratique de la vie... Comment accepter les gens avec leurs forces et leurs faiblesses, l’importance de l’amitié avec tout le monde et sur toute la ligne. Ne pas faire d’ennemis; trouver des compromis autant que possible. Éviter la ligne dure. Dans la famille la religion n’était pas une priorité; ça explique qu’aujourd’hui je ne suis pas tellement pratiquant mais pas anti-catholique. Je peux dire que j’ai beaucoup de tolérance. C’est à Sturgeon Falls que j’ai cessé d’être pratiquant. Ce processus s’est enclenché graduellement et je ne me suis jamais attardé à me l’expliquer.
Un deuxième point marquant de ma jeunesse a été le décès de mon père à 54 ans. À cause des grèves il a tout perdu et finalement le cancer des poumons l’a emporté. Après la période de camionnage il a fait un retour aux mines... et l’insalubrité du milieu l’a terrassé, même si de nature il était un homme très fort. J’avais 24 ans et j’ai ressenti vivement la douleur de cette séparation inattendue.
Mon choix de carrière s’est fait à la fin de mes années de Collège. J’avais 18 ans. Je voulais devenir dentiste... Mais, j’en avais assez des études. J’avais travaillé dans les mines pour la Cie Falconbridge pour un an et trois étés. Ce n’était pas la carrière que je voulais poursuivre. J’avais entraîné des jeunes dans les sports et le théâtre. J’étais conscient de mes aptitudes en éducation. Alors, je me suis inscrit au Ontario College of Education à Toronto pour devenir enseignant. Pourquoi? A cette époque il y avait pénurie d’enseignants. L’argent était assez attirant. Les Conseillers scolaires rencontraient les étudiants en quête d’emploi à Toronto. Avant même l’entrevue je voulais enseigner dans l’ouest... mais pas North Bay à cause que l’histoire des Orangistes dans cette région était terrible. J’ai signé un contrat pour septembre 1962. Quelques jours après, j’ai reçu un appel de Rodolphe Blais, le Directeur du Conseil scolaire pour Sturgeon Falls : « On a besoin de tes services immmédiatement.... prends l’avion et viens nous rejoindre immédiatement. » J’ai commencé mon emploi sur le champ à Sturgeon Falls Secondary High School. J’ai enseigné 4 ans sous le direction de Bob Bradley. Je me suis adapté à cette nouvelle tâche assez rapidement.
Mes parents avaient déménagé de Timmins en 1964-65 pour s’installer à Hanmer. Mon grand-père et son frère mariés aux deux soeurs Morin comptaient beaucoup dans la famille. On était très proches.... Tous se retrouvaient dans la région de Sudbury. Mon épouse Monique était de Hanmer. Elle complétait ses études comme infirmière à Sudbury et ici à l’ancien hôpital St- Jean de Brébeuf. On se connaissait déjà depuis quelque temps. On s’est mariés en 1963 et établis ici à Sturgeon Falls.
Vie professionnelle
Mon premier emploi consistait à remplacer le professeur Watson en orientation et en français Commercial. J’ai pris son horaire. C’était une école anglaise où 3 cours se donnaient en français : Histoire, Géographie et Français. A cette époque les jeunes allaient au Collège de Sudbury pour leur éducation et les parents devaient en payer les frais. Les moins nantis restaient sur place à l’École secondaire anglaise. Petit à petit, l’idée d’avoir leur propre école a fait son chemin. Le déclenchement de cette nouvelle perspective a été la fermeture des collèges et couvents faute de personnel et de fonds suffisants.
Sturgeon était un village très dynamique et accueillant. On n’entendait pas trop de revendications par les francophones. Les gens avaient une certaine autonomie...et ne sentaient pas le besoin de présenter leurs plaintes sur la place publique. Les visiteurs d’ailleurs venaient s’amuser à Sturgeon dans ce petit village de 6,500 habitants. Sturgeon était une ville industrielle où les gens vivaient de leur emploi au moulin à papier journal. La majorité des francophones se classait parmi les travailleurs à gage; les postes de leadership étaient en général réservés aux anglophones. Par ailleurs, dans les Moulins à scie appartenant aux francophones comme celui de M.Goulard tous avaient accès aux postes de leadership et le commerce en bénéficiait.
Pour revenir à notre sujet de l’école française on peut dire que ça été l’époque d’une importante crise scolaire. Je n’aimais pas les controverses au niveau de la direction alors j’ai décidé de partir en 1967. Ça allait très mal. Je voulais m’éloigner de ces grabuges....des grèves d’enseignants. Alors j’ai quitté pour aller enseigner au Sault Ste-Marie. Pour moi c’était trop anglais. Entre temps, Rodolphe Blais me contacte et m’offre un poste comme chef de la section d’orientation à Sturgeon Falls. J’ai accepté. C’était en 1968. J’ai enseigné 4 ans sous Bob Bradley, excellent pédagogue. L’école comptait quinze ou seize cents élèves... Beaucoup de nouvelles figures : M. Trudel, le Directeur était nouveau également. Alors l’environnement scolaire avait pris un tout autre aspect et c’était une amélioration qui me semblait positive.
Quant à moi, je continuais à bâtir ma famille et je faisais mon possible pour être surtout le pourvoyeur idéal comme c’était la coutume à l’époque. J’avais déjà deux enfants peut-être un troisième et bientôt jusqu’à six : Roxane, Yves, Luc, Josée, Darquise et Francine.
Franco-cité serait fondée dans trois ans mais on n’en savait rien encore. On était l’une des seules écoles complètement francophone. Au niveau provincial, on attendait les décisions qui permettraient l’ouverture des écoles françaises. Les couvents et collèges ne pouvaient plus fonctionner. En 1968 le Ministère décide d’octroyer des écoles secondaires françaises. Dans la communauté on commençait à y penser. Face à tous ces mouvements, le Conseil scolaire voyait la nécessité de faire agrandir l’école pour en finir avec les 13 portatives. Il fallait prendre une décision.... Naturellement ils auraient construit une école bilingue. Par contre les francophones voyaient que si le Conseil anglais construisait, leur sort se fixait par le fait même...C’était donc le temps de « battre le fer quand il est chaud ».
La perspective d’une nouvelle école bilingue a fait sursauter les convaincus francopho- nes et c’est là que tout a déclenché. Le rapport Desjarlais sur les écoles françaises a eu un poids énorme sur le réveil des francophones. La personne clé c’était M. Cazabon de Verner. Ce mouvement englobait tout le Nipissing ouest jusqu’à Noëlville, Markstay, Meadowside, Cache Bay, Warren. En tout 20,000 élèves francophones pas question d’une école bilingue. C’est au printemps de 1970 que M. Cazabon a lancé le mouvement. Je voyais beaucoup de problèmes mais pas les solutions... personne ne savait.... Les premières démarches ont été faites auprès du Conseil scolaire : le Nipissing Board of Education où siégeaient des représentants de l’Ouest Nipissing. Quelques manifestations ont joué dans la prise de décision en faveur des francophones.
Pour les enseignants une crise monumentale mijotait sournoisement dans nos corridors. Les problèmes étaient dirigés vers le Conseil non vers les enseignants. Toutefois, dans la tourmente, certains ont quitté, d’autres, les plus à l’aise sont restés. C’était définitivement Anglais versus Français. Les Anglais se sentaient visés et leur emploi s’effriter. Les francophones sentaient que les injustices administratives paraissaient au grand jour. D’autre part entre enseignants des deux langues on avait créé des amitiés... alors pour un an on se questionnait sur les décisions.
En 1970, il y avait deux directeurs : Mss.Trudel et Perrin ; M. Paiement était adjoint. J’ai fait demande pour le poste de Directeur à l’automne de 1971 pour entrer en fonction en septembre suivant. J’ai dû faire mes études pour la Direction d’école durant l’été.
Problème... comment prendre position en tant que directeur d’une nouvelle entité tandis que j’étais employé du Conseil anglophone? On savait pourtant sur quel pied danser. Sous le même toit deux écoles en 1971... Moi directeur de la nouvelle école et Perrin directeur de l’école anglaise. C’était une promotion ultra-rapide et faite en plein milieu de l’année scolaire ; c’était tout un défi. Au niveau des élèves la grosse majorité croyait encore au bilinguisme. Au moment de la division 1100 élèves francophones ont choisi l’école française et 350-400 anglophones sont allés dans leur école anglaise. Ce nombre représentait la population. Au niveau de mes patrons je savais bel et bien qu’on n’avait pas notre part dans les budgets. Le conseil essayait de nous ignorer.
Atmosphère à la nouvelle école Franco-Cité :
Au début de Franco-Cité, les élèves étaient un peu révoltés. Il a fallu beaucoup de temps avant de créer une atmosphère moins émotive. Les jeunes avaient goûté à la revendication.... ils avaient goût à la contestation, ce qui leur donnait un enthousiasme positif et mettait de l’entrain dans l’école... La première demi-année les élèves savaient mener les ralliements avec une expertise incroyable. Ce débouché a fait ressortir le talent inouï des jeunes de 17-18 ans. Ces talents ont mûri au cours de cette crise scolaire. Ces personnes sont maintenant partout dans des postes clé. En tant que Directeur je jouais sur ces émotions qui pouvaient apporter une ambiance incroyable dans cette nouvelle école. Je les encourageais à participer aux activités pour éviter la révolte et canaliser les énergies. A ce moment-là, nos activités culturelles ont pris beaucoup d’envergure. Ces cinq longues années de crise nous ont laissé des souvenirs d’émotions profondes de tous genres..
A la maison, mes 6 enfants vivaient cette période à leur façon. C’était lourd surtout pour ma femme, Monique. J’étais directeur 24 hrs. par jour. Je devais être présent partout. Si je m’absentais on me le laissait savoir. Je me suis brûlé avec les conflits émotifs et la responsabilité plein-temps. La famille et l’école, cela remplissait toutes mes journées. Les contacts d’amis ou de la famille durant cette période étaient inexistants. Au premier abord cela semble peu important mais en rétrospective, c’est regrettable.
Selon les critères de la majorité, les francophones ne pouvaient gérer leur propre destin. Alors il nous fallait prouver le contraire. On a pris les rennes du pouvoir avec un besoin de se prouver aux yeux de tous. La compétition de l’école Northern avec leur programme de musique était féroce. J’ai finalement recruté un enseignant d’Ottawa, un vrai leader pour notre programme de musique. En peu de temps, nous avions 9-10 sections de musique. Nos exploits en musique ont été source de fierté pour l’école. On a fait une tournée dans les Maritimes, à la Cathédrale d’Ottawa. Nous avons eu un concert à l’église Sacré-Coeur, j’en remercie le curé. L’Harmonie à l’église...chose jamais vue encore. Dans les sports, nos équipes avec Marcel Bougie en charge du football se sont classées premières en deux ans. Au Hockey aussi on a connu de très belles années. L’atmosphère était très positive. Ça été de beaux essais culturels et sportifs.
Le temps était arrivé de quitter l’école et je me suis dirigé vers North Bay. Autre période... autre direction.... La baisse des effectifs commençait à se faire sentir. Je devais relancer mes groupes vers d’autres projets emballants.. Des changements devaient se faire alors j’ai quitté. Je suis devenu assistant au directeur d’éducation du Nipissing Board, Bob Lynch pour une période de deux ans. Ces années ne m’ont pas laissé de très bons souvenirs. Le travail de bureau n’était pas dans ma nature.
Comme j’avais déjà complété mes études de Maîtrise, le nouveau programme en éducation des adultes me souriait. Cc programme comprenait le palier anglais à Widdifield et français à l’Algonquin ; j’y ai oeuvré durant un an.. A ce moment-là, il fallait mettre sur pied le programme français. C’est ce poste que j’ai obtenu. J’ai beaucoup apprécié l’aide de Diane Guindon-Robineau. J’étais en charge de l’orientation de cette école alternative. On a commencé ce programme pour les adultes qui voulaient obtenir leur diplôme secondaire. Le recyclage leur ouvrait de nouveaux emplois. On a même ajouté une garderie. Graduellement cette petite école en est venue à compter 7 enseignants. Après une dizaine d’années le tout étant établi, le moment était venu de prendre ma retraite.
Ma femme travaillait à temps partiel. Elle a repris son travail à temps plein à ce moment-là. Quant à moi, j’ai dirigé d’autres activités bénévoles. Vers 1980 j’étais déjà membre du Musée qu’on appelait « le vieux Fort » dont Michel Dallaire s’occupait. Avec cet ancien étudiant un long cheminement a commencé ensemble. J’ai pris la présidence et lentement le projet a pris de l’ampleur. Ces lieux appartenaient au canton de Springer. Il y avait une cabane qu’on appelle « la Maison Major » et la Palissade, ancien empla-cement de la Cie de la Baie d’Hudson fermé en 1880 et site de toute beauté. Un Comité a travaillé au développement d’activités extérieures sur le site. Ensuite avec le bingo on a pu rencontrer quelques dépenses sans nuire à la municipalité.
Les plans pour un édifice plus spacieux au Musée sont venus vers 19... Pour ce projet on a fait une demande de subvention avec l’appui de la Municipalité de Springer. Deux demandes étaient sur la table: celle du Musée et du centre touristique. Politiquement, il fallait d’abord appuyer le projet qui semblait prioritaire pour la population. Alors on gardé notre projet en veilleuse. Notre stratégie a fonctionné. Par la suite l’appui inconditionnel de Sturgeon Falls, Verner et de la communauté nous a avantagés. Le Musée est devenu réalité avec sentier écologique formidable; nous avons obtenu 1,075,000.00 du gouvernement pour le Musée et un Don de propriété des Foriseau qui appartenaient le côté ouest des terres vers Cache Bay....Ces dix ans d’efforts avaient porté fruit. Aujourd’hui ces endroits sont exceptionnels pour l’observation d’oiseaux et des régions aquatiques locales. J’y ai mis beaucoup de temps et j’en suis fier. Le Musée reste l’une des très belles réalisations dans l’ouest Nipissing.
Ensuite un autre projet d’envergure consistait à développer un sentier toute saison entre North Bay & Sturgeon Falls. Dans ma tête je voyais un sérieux problème de distance ente la Rt 17, le Musée et la voie ferrée. Pourquoi pas un système de sentiers comme à North Bay? De nouveau j’en ai assumé la présidence pour mettre ce développement en marche. On a commencé à construire le long de la route transcanadienne. De nouveau on m’a demandé pour siéger comme conseiller dans ce grand développement. Je suis devenu président du programme « Discovery »... destiné à ouvrir un tronçon local faisant partie de ce sentier trans-canadien entre North Bay et Sudbury en passant par Field, River Valley, etc. Nous avons eu un don de 500,000.00$ pour ce projet.
Mon loisir préféré c’est la chasse, prendre le petit gibier ou le chevreuil, l’orignal. Si je réussis tant mieux. J’aime surtout aller dans le bois pour relaxer avec mon frère et mes enfants... Ma famille n’a pas eu de vignette cette année. Mes petits-enfants sont très jeunes alors les parents ont moins de temps. Mon frère a opté pour un gros salaire à Toronto. Présentment un ami m’accompagne dans mes excursions. Le vrai plaisir c’est d’être dans le bois.
Officiellement je serai un vieillard de 65 ans à la fin de novembre 2002 alors je réfléchis à mes options soit par nécessité à cause de ma santé ou parce que mes rêves ont été réalisés. Je suis entouré de mes enfants : les 3 plus vieux habitent à Ottawa, Josée à Hanmer, Francine à Toronto & Darquise est ici à Sturgeon Falls. Mes sept petits enfants sont toutes des filles. C’est très plaisant de recevoir leur visite.
Mon message à mes contemporains, mes amis et mes enfants :
J’hésite d’offrir à mes contemporains le résultat de mes expériences et de mes années. Il me semble qu’il demeure à tous et chacun de mener sa vie à leur propre rythme et d’après leurs valeurs et leur philosophie personnelle. Mon seul souhait est que tout le monde demeure actif physiquement, intellectuellement et même artistiquement jusqu’à la fin.