texte recherché et écrit par Roch Davidson, président (2019) de la Société historique de Nipissing Ouest
Le lac Nipissing
Le lac Nipissing :
Au cœur de la région
Les premiers habitants : les Nipissingues [1]
Les sites archéologiques démontrent que la région du lac Nipissing a été occupée de façon continue depuis environ 9,400 ans avant le premier contact avec les Européens. Les Premières Nations qui vivaient dans la région du lac Nipissing s'appelaient des Nipissingues ou Nbissing, signifiant « petit cours d’eau », en reconnaissance du lac qui était au centre de leur territoire. Ces gens sont de descendance ojibway et algonquine.
La documentation historique indique que les Nipissingues étaient des marchands. Le poissons et les fourrures récoltés sur leur territoire étaient leur marchandise. Les marchands nipissingues de la période avant l'arrivée des Européens contrôlaient les routes de commerce dans les quatre directions. Le lac Nipissing était la plaque tournante de ces routes commerciales pour les Nipissingues. La route du Nord les menait aussi loin que la Baie d'Hudson où ils faisaient le commerce avec les Cris et plus tard, avec les Anglais. La route du Sud en direction du territoire Huron les mettait en contact avec le marché de la tribu Winnebago et d'autres tribus. La route de l'Est leur permettait de faire le commerce avec des tribus aussi éloignées que la ville de Québec d'aujourd'hui, et vers l’ouest, aussi loin que le lac Nipigon.
Les premiers explorateurs
Étienne Brûlé est[2] le premier explorateur européen à avoir traversé et séjourné au lac Nipissing en 1611 pour se rendre au pays des Hurons. Véritable personnage de romans d'aventures, il partagea la vie des Hurons, s'habillant comme eux, prenant femmes autochtones, adoptant leurs mœurs, leur morale et leur mode de vie.
Parti de Québec le 9 juillet 1615, Samuel de Champlain[3] emprunta la Route des fourrures : la rivière des Outaouais, la rivière Mattawa, le lac Nipissing, la rivière des Français et la baie Georgienne, pour se rendre au pays des Hurons. Il atteint le grand lac Attigouautan (lac des Hurons) qu’il appelle « mer Douce ». Pour se rendre au lac Nipissing, Champlain a dû franchir les 50 mètres de dénivellation de la rivière Mattawa, qui en faisaient l’un des segments de rivière les plus difficiles sur la Route des fourrures. Il a d’ailleurs été le premier à cartographier la région. À la suite, cette route cette route est devenue la principale voie de communication empruntée par les missionnaires qui s’engageaient vers la Huronie.
En 1620, Champlain confie à Jean Nicollet[4], grand explorateur et interprète reconnu de tous, une mission. "Il devra gagner le pays du Haut-Outaouais" et entrer en rapport avec les Nipissing, ces Autochtones qui occupaient chaque année une place plus importante dans les transactions du commerce des fourrures entre les tribus indiennes de l’Ouest et ceux de la baie d’Hudson avec les Français et éviter que les fourrures aillent du côté anglais. Nicolet s'installe sur les rives du lac Nipissing et y séjournera 9 années. Il est « le premier blanc à résider au lac Nipissing ». D'année en année, Nicollet s'est intégré étroitement à la communauté Nipissingue. Des rives du lac Nipissingue, il évacue vers Québec jusqu'à 30 000 peaux à chaque dégel après avoir négocié avec les tribus de la région.
L'ayant en très haute estime et l'ayant adopté comme l'un des leurs, la communauté Nipissingue lui donnèrent vers 1630 une jeune épouse, Gisis-Bahmahmaadjimiwin (Jeanne)[5], suivant les seuls rites des « Pays d'en haut ». De cette union naît, vers 1631, Euphrosine, aussi dite Madeleine Nicolet. En 1633, Nicolet retourne à Québec avec sa bambine. La petite Madeleine est prise en charge par Marie Rollet, la veuve de Louis Hébert, qui hébergeait avec bonheur d'autres fillettes amérindiennes.
Au début du 20e siècle, soit près de 275 ans après le départ de Jean Nicolet et de sa petite Madeleine, deux de leurs descendants, les frères Magloire et Camille Piché, ainsi que leur famille, reviennent s’installer à Cache Bay, dans le Nipissing Ouest.[6]
Au fil des ans, plusieurs autres explorateurs suivirent et passèrent par le lac Nipissing, y compris : Médart Chouart des Groseillers (1654-1660), Pierre-Esprit Radisson (1659-1660), Nicolat Perrot (1665-1689), Daniel Greysolon Dulhut (1678-1679), Antoine Laumet dit de Lamothe Cadillac (1694-1701) et Pierre Gaultier de Varennes et de la Vérendrye (1732-1739).[7]
Le lac Nipissing : une voie de transport [8]
À partir de 1881 et jusqu’à leur apogée entre 1920 et le milieu des années 1930, les bateaux à vapeur font du lac Nipissing une importante voie de transport pour les colons et les entreprises d’exploitation forestière et commerciales. À un certain moment, le magasin Michaud & Levesque possédait même son propre bateau, le Queen, qui faisait la livraison de l'épicerie à divers endroits sur le lac Nipissing et qui transportait les touristes. L’ère du bateau à vapeur prend fin avec l’arrivée des moteurs Diesel; en 1946, le Chief Commanda est le premier grand navire propulsé par un moteur Diesel à naviguer le lac.
Le caviar : « l’or noir » du lac Nipissing[9]
Durant des siècles, les autochtones de la région ont capturé l'esturgeon du lac Nipissing pour leur propre consommation sans pour autant que l'espèce soit menacée d'extinction.
La pêche commerciale à l'esturgeon s'est produite pendant un peu plus de 100 ans sur le lac Nipissing, soit de 1888 à 1990. Walter Adam Cockburn et George Philip Cockburn ont été parmi les premiers à faire la pêche commerciale à l'esturgeon sur le lac Nipissing, suivi de Walter Roy Cockburn et Roy Harvey Cockburn dans les années '30[10]. Pendant cette même période, M. Livingstone, a aussi fait la pêche commerciale, suivi de M. Adelba Marleau et d'Ovide Lafrenière au début des années '50. Le permis de pêche de la famille Cockburn a éventuellement été transmis à Walter Cockburn en 1958, vendu à Paul Benoît en 1963, ensuite à Arthur Taillon en 1976 pour finalement être transféré au gendre de ce dernier, Guy Courchesne, dans les années '80.
Des années '50 jusqu'aux années '80, les familles Cockburn, Taillon et Courchesne pêchaient l'esturgeon du lac Nipissing qu'ils vendaient sur les marchés de Toronto et de New York. C'est pour le caviar très recherché des esturgeons du lac Nipissing que ce poisson était pêché. Les filets étaient en gros coton trempés dans le goudron pour en assurer la préservation. On devait réparer les filets, les goudronner et ensuite les installer dans les eaux glaciales du lac aux premières semaines du printemps! Les filets étaient tenus par d'énormes poteaux en bois qui étaient plantés dans le lac et qui prenaient la forme d'une énorme cage à homard. Messieurs Taillon et Cockburn étendaient leurs filets dans les eaux peu profondes du lac Nipissing à proximité de Sturgeon Falls et de l'autre côté du lac, près de l’île Wigwam et les îles Duck Islands.
Dans les années '50 et '60, il n'était pas rare d'avoir des captures de plus d'une vingtaine d'esturgeons lors de la levée des filets. Le 29 mai 1965, les pêcheurs commerciaux Jules Desormiers, Paul Benoît et M. Hébert ont capturé 77 esturgeons, ce qui représentait 1 827 livres de pulpe d'esturgeon et 125 livres de caviar. À cette époque, le caviar se vendait 125 dollars la livre.
De nos jours, le lac Nipissing demeure au cœur des activités touristiques de la région.
[1] Souce: Site SHNO – Les premiers résidents (https://www.societehistoriquenipissingouest.com/les-premiers-residents.html )
[2] Source: Site SHNO – Les explorateurs (https://www.societehistoriquenipissingouest.com/les-explorateurs.html )
[3] Source: Site SHNO – Les explorateurs (https://www.societehistoriquenipissingouest.com/les-explorateurs.html )
[4] Sources :
[5] Source : Mémoire du Québec – Gisis- Bahmahmaadjimiwin (Jeanne) (http://www.memoireduquebec.com/wiki/index.php?title=Gisis-Bahmahmaadjimiwin_%28Jeanne%29 )
[6] Source : Site SHNO – Famille Piché (https://www.societehistoriquenipissingouest.com/famille-piche---cache-bay.html )
[7] Source: Site SHNO – Les explorateurs (https://www.societehistoriquenipissingouest.com/les-explorateurs.html )
[8] Source : The Canadian Encyclopedia – Lac Nipissing (https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/lac-nipissing
[9] Source : Site SHNO – L’Esturgeon du lac Nipissing (https://www.societehistoriquenipissingouest.com/lesturgeon-du-lac-nipissing.html )
[10] Selon les informations fournies par Frances Laflèche-Cockburn et Brian Cockburn.
Le lac Nipissing :
Au cœur de la région
Les premiers habitants : les Nipissingues [1]
Les sites archéologiques démontrent que la région du lac Nipissing a été occupée de façon continue depuis environ 9,400 ans avant le premier contact avec les Européens. Les Premières Nations qui vivaient dans la région du lac Nipissing s'appelaient des Nipissingues ou Nbissing, signifiant « petit cours d’eau », en reconnaissance du lac qui était au centre de leur territoire. Ces gens sont de descendance ojibway et algonquine.
La documentation historique indique que les Nipissingues étaient des marchands. Le poissons et les fourrures récoltés sur leur territoire étaient leur marchandise. Les marchands nipissingues de la période avant l'arrivée des Européens contrôlaient les routes de commerce dans les quatre directions. Le lac Nipissing était la plaque tournante de ces routes commerciales pour les Nipissingues. La route du Nord les menait aussi loin que la Baie d'Hudson où ils faisaient le commerce avec les Cris et plus tard, avec les Anglais. La route du Sud en direction du territoire Huron les mettait en contact avec le marché de la tribu Winnebago et d'autres tribus. La route de l'Est leur permettait de faire le commerce avec des tribus aussi éloignées que la ville de Québec d'aujourd'hui, et vers l’ouest, aussi loin que le lac Nipigon.
Les premiers explorateurs
Étienne Brûlé est[2] le premier explorateur européen à avoir traversé et séjourné au lac Nipissing en 1611 pour se rendre au pays des Hurons. Véritable personnage de romans d'aventures, il partagea la vie des Hurons, s'habillant comme eux, prenant femmes autochtones, adoptant leurs mœurs, leur morale et leur mode de vie.
Parti de Québec le 9 juillet 1615, Samuel de Champlain[3] emprunta la Route des fourrures : la rivière des Outaouais, la rivière Mattawa, le lac Nipissing, la rivière des Français et la baie Georgienne, pour se rendre au pays des Hurons. Il atteint le grand lac Attigouautan (lac des Hurons) qu’il appelle « mer Douce ». Pour se rendre au lac Nipissing, Champlain a dû franchir les 50 mètres de dénivellation de la rivière Mattawa, qui en faisaient l’un des segments de rivière les plus difficiles sur la Route des fourrures. Il a d’ailleurs été le premier à cartographier la région. À la suite, cette route cette route est devenue la principale voie de communication empruntée par les missionnaires qui s’engageaient vers la Huronie.
En 1620, Champlain confie à Jean Nicollet[4], grand explorateur et interprète reconnu de tous, une mission. "Il devra gagner le pays du Haut-Outaouais" et entrer en rapport avec les Nipissing, ces Autochtones qui occupaient chaque année une place plus importante dans les transactions du commerce des fourrures entre les tribus indiennes de l’Ouest et ceux de la baie d’Hudson avec les Français et éviter que les fourrures aillent du côté anglais. Nicolet s'installe sur les rives du lac Nipissing et y séjournera 9 années. Il est « le premier blanc à résider au lac Nipissing ». D'année en année, Nicollet s'est intégré étroitement à la communauté Nipissingue. Des rives du lac Nipissingue, il évacue vers Québec jusqu'à 30 000 peaux à chaque dégel après avoir négocié avec les tribus de la région.
L'ayant en très haute estime et l'ayant adopté comme l'un des leurs, la communauté Nipissingue lui donnèrent vers 1630 une jeune épouse, Gisis-Bahmahmaadjimiwin (Jeanne)[5], suivant les seuls rites des « Pays d'en haut ». De cette union naît, vers 1631, Euphrosine, aussi dite Madeleine Nicolet. En 1633, Nicolet retourne à Québec avec sa bambine. La petite Madeleine est prise en charge par Marie Rollet, la veuve de Louis Hébert, qui hébergeait avec bonheur d'autres fillettes amérindiennes.
Au début du 20e siècle, soit près de 275 ans après le départ de Jean Nicolet et de sa petite Madeleine, deux de leurs descendants, les frères Magloire et Camille Piché, ainsi que leur famille, reviennent s’installer à Cache Bay, dans le Nipissing Ouest.[6]
Au fil des ans, plusieurs autres explorateurs suivirent et passèrent par le lac Nipissing, y compris : Médart Chouart des Groseillers (1654-1660), Pierre-Esprit Radisson (1659-1660), Nicolat Perrot (1665-1689), Daniel Greysolon Dulhut (1678-1679), Antoine Laumet dit de Lamothe Cadillac (1694-1701) et Pierre Gaultier de Varennes et de la Vérendrye (1732-1739).[7]
Le lac Nipissing : une voie de transport [8]
À partir de 1881 et jusqu’à leur apogée entre 1920 et le milieu des années 1930, les bateaux à vapeur font du lac Nipissing une importante voie de transport pour les colons et les entreprises d’exploitation forestière et commerciales. À un certain moment, le magasin Michaud & Levesque possédait même son propre bateau, le Queen, qui faisait la livraison de l'épicerie à divers endroits sur le lac Nipissing et qui transportait les touristes. L’ère du bateau à vapeur prend fin avec l’arrivée des moteurs Diesel; en 1946, le Chief Commanda est le premier grand navire propulsé par un moteur Diesel à naviguer le lac.
Le caviar : « l’or noir » du lac Nipissing[9]
Durant des siècles, les autochtones de la région ont capturé l'esturgeon du lac Nipissing pour leur propre consommation sans pour autant que l'espèce soit menacée d'extinction.
La pêche commerciale à l'esturgeon s'est produite pendant un peu plus de 100 ans sur le lac Nipissing, soit de 1888 à 1990. Walter Adam Cockburn et George Philip Cockburn ont été parmi les premiers à faire la pêche commerciale à l'esturgeon sur le lac Nipissing, suivi de Walter Roy Cockburn et Roy Harvey Cockburn dans les années '30[10]. Pendant cette même période, M. Livingstone, a aussi fait la pêche commerciale, suivi de M. Adelba Marleau et d'Ovide Lafrenière au début des années '50. Le permis de pêche de la famille Cockburn a éventuellement été transmis à Walter Cockburn en 1958, vendu à Paul Benoît en 1963, ensuite à Arthur Taillon en 1976 pour finalement être transféré au gendre de ce dernier, Guy Courchesne, dans les années '80.
Des années '50 jusqu'aux années '80, les familles Cockburn, Taillon et Courchesne pêchaient l'esturgeon du lac Nipissing qu'ils vendaient sur les marchés de Toronto et de New York. C'est pour le caviar très recherché des esturgeons du lac Nipissing que ce poisson était pêché. Les filets étaient en gros coton trempés dans le goudron pour en assurer la préservation. On devait réparer les filets, les goudronner et ensuite les installer dans les eaux glaciales du lac aux premières semaines du printemps! Les filets étaient tenus par d'énormes poteaux en bois qui étaient plantés dans le lac et qui prenaient la forme d'une énorme cage à homard. Messieurs Taillon et Cockburn étendaient leurs filets dans les eaux peu profondes du lac Nipissing à proximité de Sturgeon Falls et de l'autre côté du lac, près de l’île Wigwam et les îles Duck Islands.
Dans les années '50 et '60, il n'était pas rare d'avoir des captures de plus d'une vingtaine d'esturgeons lors de la levée des filets. Le 29 mai 1965, les pêcheurs commerciaux Jules Desormiers, Paul Benoît et M. Hébert ont capturé 77 esturgeons, ce qui représentait 1 827 livres de pulpe d'esturgeon et 125 livres de caviar. À cette époque, le caviar se vendait 125 dollars la livre.
De nos jours, le lac Nipissing demeure au cœur des activités touristiques de la région.
[1] Souce: Site SHNO – Les premiers résidents (https://www.societehistoriquenipissingouest.com/les-premiers-residents.html )
[2] Source: Site SHNO – Les explorateurs (https://www.societehistoriquenipissingouest.com/les-explorateurs.html )
[3] Source: Site SHNO – Les explorateurs (https://www.societehistoriquenipissingouest.com/les-explorateurs.html )
[4] Sources :
- Wikipedia – Jean Nicolet (https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Nicolet )
- Jean Nicolet sieur de Belleborne (http://www.migrations.fr/jeannicolet.htm )
[5] Source : Mémoire du Québec – Gisis- Bahmahmaadjimiwin (Jeanne) (http://www.memoireduquebec.com/wiki/index.php?title=Gisis-Bahmahmaadjimiwin_%28Jeanne%29 )
[6] Source : Site SHNO – Famille Piché (https://www.societehistoriquenipissingouest.com/famille-piche---cache-bay.html )
[7] Source: Site SHNO – Les explorateurs (https://www.societehistoriquenipissingouest.com/les-explorateurs.html )
[8] Source : The Canadian Encyclopedia – Lac Nipissing (https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/lac-nipissing
[9] Source : Site SHNO – L’Esturgeon du lac Nipissing (https://www.societehistoriquenipissingouest.com/lesturgeon-du-lac-nipissing.html )
[10] Selon les informations fournies par Frances Laflèche-Cockburn et Brian Cockburn.
L'Esturgeon du lac Nipissing

L'esturgeon de lac existe depuis plus de 2,000 ans. C'est le plus gros poisson d'eau douce d'Amérique du Nord. Le plus gros spécimen enregistré en Ontario pesait 310 livres et mesurait 7 pieds 11 pouces de long; il a été attrapé dans la baie Batchewand dans le Lac Supérieur.
En dépit de sa taille imposante, l'esturgeon du lac Nipissing se nourrit presqu'exclusivement de très petits organismes vivant au fond de l'eau. Parmi ceux-ci se trouvent des écrevisses, des mollusques, des larves d'insectes (principalement des moucherons), des sangsues, des nématodes, des décapodes et quelques plantes.
L'esturgeon fraie pour la première fois entre 12 et 19 ans pour les mâles et entre 14 et 23 ans pour les femelles. Dans le lac Nipissing, la moyenne d'âge du premier frai est d'environ 16 ans pour les mâles et 20 ans pour les femelles. Dans le lac Nipissing, les femelles fraient environ une fois tous les six ans. Le renouvellement de la population est donc extrêmement lent. Étant donné que l'esturgeon arrive tard à maturité et fraie seulement périodiquement, il est plus vulnérable à l'exploitation que la plupart des autres espèces.
Source : Ministère des Ressources naturelles de l'Ontario
L'histoire de la pêche commerciale à l'esturgeon à Sturgeon Falls

Sturgeon Falls vaut son nom à l'esturgeon, ce poisson préhistorique de dimension importante qui habite le lac Nipissing et qui fraye dans la rivière Sturgeon. Plusieurs ancêtres francophones de la région se servaient du nom "Esturgeon" au lieu de Sturgeon Falls jusque dans les années '70.
Durant des siècles, les autochtones de la région ont capturé l'esturgeon pour leur propre consommation sans pour autant que l'espèce soit menacée d'extinction. Les choses ont changé de façon dramatique lorsque les européens sont arrivés. Jusqu'au 19e siècle, les pêcheurs commerciaux des Grands Lacs étaient d'avis que l'esturgeon était un fléau qu'il fallait se débarasser étant donné qu'on croyait qu'il déchirait les filets de pêche. Comme c'est un poisson gras, on le capturait et on l'utilisait pour chauffer les bâteaux à vapeur, comme engrais, ou comme apât.
La pêche commerciale à l'esturgeon s'est produite pendant un peu plus de 100 ans sur le lac Nipissing, soit de 1888 à 1990. Dans le livre A History of Sturgeon Falls, Mme J.E. Cousineau raconte que J.B. Major et F. Valade ont capturé un esturgeon de 292 livres au niveau des chutes en 1885. Walter Adam Cockburn et Hamilton Nelson Cockburn ont été parmi les premiers à faire la pêche commerciale à l'esturgeon sur le lac Nipissing, suivi de Roy et Bill Cockburn dans les années '30. Pendant cette même période, M. Livingstone, a aussi fait la pêche commerciale, suivi de M. Adelba Marleau et d'Ovide Lafrenière au début des années '50. Le permis de pêche de la famille Cockburn a éventuellement été transmis à Walter Cockburn en 1958, vendu à Paul Benoît en 1963, ensuite à Arthur Taillon en 1976 pour finalement être transféré au gendre de ce dernier, Guy Courchesne, dans les années '80. Des années '50 jusqu'aux années '80, les familles Cockburn et Taillon / Courchesne pêchaient l'esturgeon du lac Nipissing qu'ils vendaient sur les marchés de Toronto et de New York. C'est pour le caviar très recherché des esturgeons du lac Nipissing que ce poisson était pêché. Messieurs Taillon et Cockburn étendaient leurs filets dans les eaux peu profondes du lac Nipissing à proximité de Sturgeon Falls et de l'autre côté du lac, près de la Wigwam et les îles Duck Islands . Les filets étaient tenus par d'énormes poteaux en bois qui étaient plantés dans le lac et qui prenaient la forme d'une énorme cage à homard. L'esturgeon, un poisson de fond de lac qui est relativement paresseux, se faisait transporter par les vagues et les grands vents se prendre dans la cage retenue par les filets.
Durant des siècles, les autochtones de la région ont capturé l'esturgeon pour leur propre consommation sans pour autant que l'espèce soit menacée d'extinction. Les choses ont changé de façon dramatique lorsque les européens sont arrivés. Jusqu'au 19e siècle, les pêcheurs commerciaux des Grands Lacs étaient d'avis que l'esturgeon était un fléau qu'il fallait se débarasser étant donné qu'on croyait qu'il déchirait les filets de pêche. Comme c'est un poisson gras, on le capturait et on l'utilisait pour chauffer les bâteaux à vapeur, comme engrais, ou comme apât.
La pêche commerciale à l'esturgeon s'est produite pendant un peu plus de 100 ans sur le lac Nipissing, soit de 1888 à 1990. Dans le livre A History of Sturgeon Falls, Mme J.E. Cousineau raconte que J.B. Major et F. Valade ont capturé un esturgeon de 292 livres au niveau des chutes en 1885. Walter Adam Cockburn et Hamilton Nelson Cockburn ont été parmi les premiers à faire la pêche commerciale à l'esturgeon sur le lac Nipissing, suivi de Roy et Bill Cockburn dans les années '30. Pendant cette même période, M. Livingstone, a aussi fait la pêche commerciale, suivi de M. Adelba Marleau et d'Ovide Lafrenière au début des années '50. Le permis de pêche de la famille Cockburn a éventuellement été transmis à Walter Cockburn en 1958, vendu à Paul Benoît en 1963, ensuite à Arthur Taillon en 1976 pour finalement être transféré au gendre de ce dernier, Guy Courchesne, dans les années '80. Des années '50 jusqu'aux années '80, les familles Cockburn et Taillon / Courchesne pêchaient l'esturgeon du lac Nipissing qu'ils vendaient sur les marchés de Toronto et de New York. C'est pour le caviar très recherché des esturgeons du lac Nipissing que ce poisson était pêché. Messieurs Taillon et Cockburn étendaient leurs filets dans les eaux peu profondes du lac Nipissing à proximité de Sturgeon Falls et de l'autre côté du lac, près de la Wigwam et les îles Duck Islands . Les filets étaient tenus par d'énormes poteaux en bois qui étaient plantés dans le lac et qui prenaient la forme d'une énorme cage à homard. L'esturgeon, un poisson de fond de lac qui est relativement paresseux, se faisait transporter par les vagues et les grands vents se prendre dans la cage retenue par les filets.

Dans les années '50 et '60, les filets étaient en gros coton trempés dans le goudron pour en assurer la préservation. Imaginez vous le travail qu'il fallait faire pour réparer les filets, les goudronner et ensuite les installer dans les eaux glaciales du lac aux premières semaines du printemps! C'est à ce temps là de l'année que les captures étaient les plus importantes. Dans les années '50 et '60, il n'était pas rare d'avoir des captures de plus d'une vingtaine d'esturgeons lors de la levée des filets. Chez le couple Taillon, c'était la tâche de Mme Anita Taillon de laver et de saler le caviar récolté des femelles en âge de reproduction. Mme Taillon transigeait avec les acheteurs d'esturgeons et de caviar, en plus de s'occuper de la comptabilité. En plus de l'esturgeon, les deux pêcheries commerciales du lac Nipissing pêchaient le poisson blanc au filet. Ce poisson se trouve en grande quantité dans le lac Nipissing malgré le fait qu'il est peu connu des locaux puisqu'il ne mord pas à l'hameçon. L'entreprise de M. Cockburn a éventuellement été achetée par M. Paul Benoît, tandis que l'entreprise de M. et Mme Taillon est devenu la propriété de leur gendre et de leur fille, Guy et Louise Courchesne.
Menaces et survie de l'esturgeon

La pêche commerciale à l'esturgeon s'est produite pendant un peu plus de 100 ans sur le lac Nipissing, soit de 1888 à 1990. Pendant cette période, l'esturgeon a connu beaucoup de changements en très peu de temps, au point où sa survie en devint menacée. D'une part, son habitat pour la reproduction de l'espère fut altéré puisqu'on faisait la drave sur la rivière Sturgeon. La flotte des billes avait pour résultat de créer un dépôt de copeau de bois sur le lit de la rivière Sturgeon, là même où l'esturgeon allait frayer au printemps. D'autre part, même si on avait construit un canal pour la circulation des esturgeons, la construction d'un barrage au niveau des chutes signifiait une barrière pour l'esturgeon qui devrait gravir les chutes pour aller frayer plus haut dans la rivière. Pour ajouter à tout ça, pendant plusieurs années les eaux usées de l'usine de pâte et papier et de la municipalité n'étaient pas traités et se déversaient dans la rivière Sturgeon et éventuellement dans le lac Nipissing. Enfin, pour les habitants locaux, l'esturgeon semblait être une ressource sans fin : on capturait le poisson en grande quantité, on le chargeait dans des wagons de trains et on l'acheminait vers des marchés étrangers. Résultat : les prises ont rapidement diminuées de 191,000 livres en 1903 à moins de 6% de ce chiffre en 1930 et enfin, à moins de 0,5% de la capture initiale au cours des trois dernières années (1988-1990). C'est alors que le gouvernement de l'Ontario a interdit la pêche commerciale de l'esturgeon pour préserver l'espèce qui peut prendre plus de cent ans avant d'arriver à maturité.
Pour de plus amples renseignements sur le recouvrement de l'esturgeon en Ontario, voir Recovery Strategy for Lake Sturgeon in Ontario
Source : Upper French River Cottagers Association
Pour de plus amples renseignements sur le recouvrement de l'esturgeon en Ontario, voir Recovery Strategy for Lake Sturgeon in Ontario
Source : Upper French River Cottagers Association
Galerie de photos
a) Pêcherie Cockburn
Photos de la pêcherie Cockburn, 1947 Dave Coventry, Angus Cockburn, Jed Frasey, Harold Gough, George Cockburn, Roy Cockburn Collection Musée Sturgeon River House Museum |
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